★ FAUT PLUS D'GOUVERNEMENT

Publié le par Socialisme libertaire

 

★ Faut plus de gouvernement
est une chanson anarchiste de François Brunel (1889).  
 

« À chaque coin de rue
Le travailleur surpris
Sur l’affiche se rue
Des candidats d’Paris
On voit beaucoup d’promesses
Écrites sur le papier
Mais l’peuple ne vit pas d’messes
Alors ça l’fait crier
 
Refrain
L’gouvernement d’Ferry
Est un système pourri
Ceux d’Floch et de Constant
Sont aussi dégoûtants
Carnot ni Boulanger
N’y pourront rien changer
Pour être heureux vraiment
Faut plus d’gouvernement
 
Le gros ventre qu’engraisse
L’suffrage universel
Vient nous battre la grosse caisse
Comme monsieur Géromel
Il vous promet tout rose
Mais lorsqu’il est élu
Ça n’est plus la même chose
Il vous tourne le cul !
 
Certains énergumènes
Débitants de discours
Vous redisent les rengaines
Qu’on entend tout les jours
Moi j’suis un homme honnête
Moi j’suis un érudit
Mon copain est intègre
Mais l’populo leur dit :
 
Refrain
L’gouvernement d’Ferry
Est un système pourri
Ceux d’Floch et de Constant
Sont aussi dégoûtants
Carnot ni Boulanger
N’y pourront rien changer
Pour être heureux vraiment
Faut plus d’gouvernement
 
Même des socialistes
Membres des comités
Soutiennent les fumistes
Qui s’portent députés
Y’a pas à s’y méprendre
Qu’ils soient rouges, bleus ou blancs
Il faudrait mieux les pendre
Que d’leur foutre vingt-cinq francs [1]
 
Tu leur paies des ripailles
Toi, peuple souverain
Et lorsque tu travailles
À peine as-tu du pain
Ne sois donc plus si bête
Au lieu d’aller voter
Casse leur la margoulette
Et tu pourras chanter
 
Refrain
L’gouvernement d’Ferry
Est un système pourri
Ceux d’Floch et de Constant
Sont aussi dégoûtants
Carnot ni Boulanger
N’y pourront rien changer
Pour être heureux vraiment
Faut plus d’gouvernement.
 
De toute cette histoire
Voici la conclusion
L’électeur c’est notoire
N’a pas tout’ sa raison
J’aim’ pas le fataliste
Je n’ai ni foi ni loi
Je suis abstentionniste
Ami voici pourquoi :
 
Refrain
L’gouvernement d’Ferry
Est un système pourri
Ceux d’Floch et de Constant
Sont aussi dégoûtants
Carnot ni Boulanger
N’y pourront rien changer
Pour être heureux vraiment
Faut plus d’gouvernement. »

 

(1) Montant de l’indemnité parlementaire du début de la IIe République
jusqu’à la Première Guerre mondiale.
A comparer avec un salaire ouvrier pour
les hommes qui atteint rarement 5 francs par jour...  

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