★ CONTRE LA MYTHOLOGIE DE LA DROITE ET DE LA GAUCHE
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« Depuis quelques temps, nous pouvons observer sur le web toutes ces personnes qui se prétendent « de gauche », qui donnent des conseils à tour de bras, qui nous reprochent, spécifiquement à nous la CNT-AIT, de ne pas adopter une position « campiste », notamment en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien ou encore le conflit Russo-Ukrainien. Ils nous accusent de confusionnisme parce que, lors des élections, nous n’appelons pas à voter contre le fascisme, tout en affirmant que la CNT historique l’aurait fait en 1936 (les organisations anarchistes et anarcho-syndicalistes n’émettent généralement jamais d’instructions de vote). Il faut être progressiste, mais pour ces personnes, le progressisme c’est être plus à gauche que son voisin, et avant tout ne pas partager les mêmes points de vue, au point d’être à la limite du ridicule. Être plus à gauche possible, et surtout avoir des opinions différentes de celles des gens de droite, même si ces derniers pourraient avoir une vision concrète du style « l’eau ça mouille ».
À l’heure où Macron se positionne comme un nouveau De Gaulle, la loi de programmation militaire tant décriée implique le gaspillage des fonds destinés aux services publics au profit de l’armement. L’article 55 pourrait accorder des pouvoirs encore plus étendus à un président (en l’occurrence, lui-même…).
Rajoutons à cela le projet autoritaire d’une bourgeoisie radicalisée, soutenu par l’investissement considérable de la police et de l’armée, qui mènera inévitablement à un régime dictatorial. Si la question est au cœur de l’autoritarisme macroniste, c’est pour instaurer une dictature du pouvoir bourgeois. Il semble que ceux qui nous ont enseigné l’antifascisme pendant les élections présidentielles avec le duel Macron-Le Pen ne doivent plus tellement se sentir très malins aujourd’hui.
Alors, qu’est-ce que la gauche et la droite, ces électeurs de tous horizons qui nous affligent à chaque élection, sans doute parce que c’est la Démocratie et la République, ce pauvre discours rappelant au badaud que des gens ont péri pour acquérir ce droit de vote ?
L’histoire débute un mois avant le 17 juin 1789, moment où le roi Louis XVI convoque les États généraux, un événement exceptionnel pour l’époque. Cette consultation impliquait l’élection de représentants par les trois classes sociales : la noblesse, le clergé et le tiers état.
C’est en effet le 17 juin 1789 que Louis XVI perd le contrôle sur les États généraux. Quelques députés issus du clergé et de la noblesse se désignent comme l’assemblée nationale, un terme qui signifie l’assemblée de la nation face au roi. Il essaie alors de les empêcher de se rassembler en fermant la salle des menus plaisirs, prévue à cet effet. Les députés prennent alors place dans la salle du Jeu de paume.
Cette nouvelle assemblée débute alors ses travaux en vue de rédiger une constitution pour la France. C’est à l’occasion de ce vote que se crée la distinction entre la droite et la gauche, qui représente en quelque sorte le prototype des assemblées du monde entier.
Pendant qu’on débat des prérogatives du roi et des délégués de la nation, le député est sollicité à choisir son camp par rapport au président de l’assemblée. Sur sa gauche, on trouve ceux qui souhaitent davantage de pouvoir pour les députés ; sur sa droite, ceux qui plaident en faveur d’un plus grand pouvoir pour le roi.
Cette position s’est définitivement établie et continue de perdurer jusqu’à aujourd’hui.
Historiquement, et spécialement à l’heure actuelle, la droite a presque constamment rencontré des difficultés majeures pour mettre en œuvre de mesures anti-travailleur et antisociales. Et c’est quasiment toujours la gauche qui met en œuvre le plus aisément toutes les dispositions anti-travailleur, et nous devons à ce propos remercier le PS et la social-démocratie, qui remet en question depuis plusieurs années l’âge de départ à la retraite, une illustration parmi tant d’autres.
Actuellement, une nouvelle fracture se dessine, celle de la migration des « sans-papiers », qui favorise le soutien aux partis conservateurs de droite et à l’extrême-droite. Toutefois, elle offre également à gauche cette chimère électorale d’ « union générale » contre l’extrême-droite, qui sert principalement à masquer diverses initiatives antisociales telles que le code du travail, tout en se présentant comme plus honorable que la droite. Aujourd’hui, l’antifascisme est un concept embrouillé qui englobe tout et n’importe quoi, tant que l’exploitation capitaliste peut perdurer et se consolider.
Pour nous, anarchosyndicalistes, ce clivage politique n’a guère d’importance, nous ne réfléchissons pas en termes de droite ou gauche, et nous ne tenons pas à être perçus sous cet angle ; notre lutte porte sur l’émancipation et la libération du prolétariat et l’aboutissement du communisme libertaire.
Il convient aussi de souligner que les concepts de droite et de gauche évoluent selon le contexte temporel et géographique. Par exemple, en Europe occidentale et en Amérique latine, être communiste signifie être de gauche, tandis que dans les anciens pays communistes d’Europe de l’Est, cela s’apparente à être conservateur. Aux États-Unis, historiquement porté par la lutte contre l’esclavage, c’est le Parti républicain qui est perçu comme étant... de droite, Dans certains pays à majorité musulmane, l’islamisme est parfois perçu comme étant associé à la gauche. De même, en Allemagne, avant 1933, le parti nazi prônait un discours social et était considéré comme étant de gauche par une partie de la population allemande, y compris le KPD (Parti Communiste Allemand). Ce dernier a tenté de séduire les électeurs du NSDAP avec leur célèbre ligne Schlageter entre 1923 et 1933, des initiatives politiques conjointes avec le parti nazi, pour abattre la République de Weimar, etc.
Se revendiquer de gauche n’a pas une si grande importance politique, mais indique tout de même une disposition à exercer le pouvoir politique. Pour que les notions de droite et de gauche soient pertinentes, la présence d’un État est nécessaire.
En effet, se déclarer de gauche implique une disposition à prendre en charge les « affaires » de l’État. Donc, tout ce qui suit (police, armée, prison...), mais sur le plan humain ?
Les bases de la suprématie bourgeoise, notamment dans un État prétendument démocratique, usent et abusent des divers stratagèmes pour déstabiliser et corrompre les combats prolétariens. Il n’est pas surprenant que les instruments du capitalisme, qu’il soit « démocrate » ou « républicain », soient presque toujours identiques. En d’autres termes, la société se repolarise constamment en diverses pseudo-alternatives telles que droite versus gauche, antifascistes versus fascistes, libéraux versus néo-libéraux, chrétiens versus musulmans, PSG versus OM…
C’est simplement un moyen de garantir une domination de classe inébranlable.
Écartons-nous des récits des parlementaires de droite ou de gauche, des ministères, de la gestion du capital par les gouvernements, syndicats et associations, jusqu’à la gestion sociale et sociétale, des multinationales aux PME. Concentrons-nous plutôt sur la question : quelle « classe ouvrière » prétend-elle, la gauche du capital, représenter et quel état social cherche-t-elle à instaurer ? À moins de détourner le prolétariat de son champ de bataille et de l’orienter vers la défense démocratique en abandonnant tout ce que les exploités tentent d’accomplir : grèves, assemblées, médias, débats jusqu’à l’éradication du travail salarié. Si cet objectif est atteint, la classe dominante pourrait contrôler son système jusqu’au moindre détail, ce qui a été le cas historiquement.
Par exemple, dans les années postérieures à 1936, sous l’égide du Front populaire et de la lutte antifasciste, la CNT-FAI en Espagne accepta d’intégrer le gouvernement de gauche. Ils furent contraints de renoncer aux principes fondamentaux de l’anarchisme au nom de la lutte antifasciste, entraînant l’abandon de la révolution, la militarisation des milices et l’évolution vers le capitalisme.
Mais surtout, sous prétexte de la lutte contre le fascisme, ils poussèrent les ouvriers à travailler plus en réorganisant toute la production pour y parvenir. Ils se débarrassèrent de toutes forces autonomes qui refusaient de se conformer à cette logique, restructurèrent les forces répressives et la classe ouvrière en Espagne fut contrainte de travailler encore plus à la production. Tout comme nos capitalistes de bonne famille, de droite, le taylorisme, le stakhanovisme, le syndicalisme d’État, les camps de travail et l’augmentation brutale du taux d’exploitation ont constitué et continuent de constituer l’élément commun de tout un processus contrerévolutionnaire orchestré par ceux qui se disaient socialistes, communistes ou même anarchistes.
Pour être clair, le fascisme découle du capitalisme et des démocraties bourgeoises (tout comme l’antifascisme d’ailleurs) et ils s’en servent comme outil de dissuasion essentielle pour leurs intérêts stratégiques, économiques, sociaux et politiques. Historiquement, il a été employé pour briser les mouvements ouvriers en Italie et en Allemagne. Avant la Seconde Guerre mondiale, quasiment tous les gouvernements démocratiques ou autoritaires, qu’ils soient de droite ou de gauche, ont entretenu des relations plus ou moins étroites avec les régimes nazis et fascistes. La démocratie bourgeoise n’est pas en contradiction avec les dictatures, elle se soumet en fait au despotisme du capital ; sous cette perspective, les divisions politiques s’effacent comme par enchantement.
La droite, loin de monopoliser la répression, pourrait par ailleurs écraser et réprimer les grèves, incarcérer les rebelles. Pendant ce temps, la gauche aurait réussi à orienter le mécontentement vers la défense des droits humains et des libertés démocratiques dans ses déclarations officielles ; mais en privé, c’est une autre histoire. »
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