★ La pollution étatique et la révolte des fourmis

Publié le par Socialisme libertaire

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La pollution étatique et la révolte des fourmis.  
 

 « Tu ne peux pas la rater, dès que tu sors de chez toi, elle est déjà dans la boite aux lettres. Tu lèves un peu la tête et c’est une caméra qui te scrute. Tu tends un peu l’oreille et c’est ton voisin qui se fait perquisitionner à 6h du mat. C’est des amis, des frères, des sœurs qui disparaissent du jour au lendemain, enlevés en pleine rue et conduits à une prison pour étrangers afin d’être attachés dans un avion et expulsés de là où ils vivent. C’est le flic qui aime pas ta gueule et qui a décidé de te pourrir ta journée (parfois pour quelques années, parfois sans retour). C’est le maton dans ta cellule qui te rappelle tellement le patron de dehors. C’est m’sieur le juge qui s’est réveillé ce matin déterminé à niquer ta vie à coup de procès et de taule. C’est ton conseiller Pole Emploi qui te force à perdre ta dignité et ton dos. C’est le toubib pour qui tu n’es que la pondeuse n°184 de la journée. C’est l’organisation de la pénurie pour tous et de l’abondance pour quelques-uns. Parce que l’Etat n’a qu’un seul but : se maintenir. Se maintenir au service de ceux qu’il protège, mais se maintenir sur notre dos, au service du capitalisme.

L’esclavagisme chez les fourmis est un phénomène connu depuis deux siècles. Elles sont ainsi près de cinquante espèces à asservir leurs congénères issues de nids différents. Si les chercheurs pensaient que ces dernières s’intégraient totalement dans la nouvelle colonie, un cas inédit de rébellion vient toutefois d’être mis au jour. Et les chercheurs n’y comprennent plus rien, comme toujours.

Le combat était déloyal. L’issue inévitable. Lorsque, dans l’intimité de la pouponnière, une dizaine d’ouvrières se ruèrent sur la nymphe dont elles avaient pourtant la garde, rien n’aurait pu empêcher la malheureuse sans défense d’être mise en pièces et dévorée… Vulgaire acte de cannibalisme de la part de fourmis tiraillées par la faim ? Ou révolte consciente due au bon sens qui nous pousserait à détruire ce qui nous détruit et nous asservit ? Ou alors les deux ?

Faudra-t-il vraiment attendre de suffoquer sous sa pollution avant de se soulever et de mettre en pièces et dévorer la nymphe étatique et tous ses larbins ?
Pour en finir avec l’Etat. »
 

Jean de la Fontaine à essence, 2014

 

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