★ Civilisation libertaire
« La notion de civilisation est fort complexe. Ce terme est en général employé en opposition à la barbarie. Mais peut-on vraiment parler de civilisation le monde dans lequel on vit ? Oser qualifier de civilisé un système social qui privilégie l’exploitation, la force brutale, la médiocrité, la cupidité et le parasitisme est un défi au bon sens, une véritable tromperie. Tout le monde a en mémoire les turpitudes d’un Benalla, d’un Carlos Goshn… si proches du pouvoir politique pour l’un et économique pour l’autre. Belle civilisation, en effet, dont on ne peut prononcer le nom sans évoquer les horreurs que ce terme recèle. Ce sont les guerres meurtrières entre ethnies, pays, religions…ce sont les crises économiques, toutes provoquées par de sordides questions d’intérêt et de pouvoir. Vient se greffer à ces maux le réchauffement climatique qui induit déjà des effets dévastateurs sur le plan humain entre autres choses.
Avec pour conséquences des centaines de milliers de morts, des millions de chômeurs, l’exil, les migrations, la misère, les maladies, les suicides… Et c’est cette civilisation là qu’on nous propose comme modèle ! Tout être humain normalement constitué n’est-il pas tenté de fuir ou de s’opposer à ce système. On peut parfois se demander si certains peuples dits primitifs ne sont pas moins sauvages que la plupart de nos contemporains. Il faut dire que notre organisation sociale est basée sur la propriété, l’autorité, la hiérarchie, la concurrence, la thésaurisation, la compétition, etc. Ce qui engendre une certaine bestialité de fait.
L’homme civilisé est un homme qui observe des règles qui régissent la vie en société tout en étant capable d’égards et de solidarité envers autrui. Quels égards peut-on attendre d’individus dressés à l’agressivité, ambitieux, haineux, prêts à tout pour réussir et dominer ?
D’aucuns nous disent que la civilisation est en progrès constant, nous n’en sommes pas si sûrs car elle n’est ni impérissable, ni innée. Chaque génération peut la faire progresser ou la faire régresser. La civilisation actuelle, si elle veut progresser, doit revoir ses rapports humains et ses structures sociales. C’est pour cela que nous sommes anarchistes. Que nous souhaitons une civilisation libertaire. Sans éthique supérieure, il n’y aura jamais de société digne de ce nom, et la civilisation doit être morale avant d’être technique. La civilisation ne peut évoluer que dans la mesure où évoluent les intelligences et les mentalités. Le combat contre les préjugés s’annonce de même primordial.
Nous sommes présentement dans une caricature de civilisation, civilisation qui peut très bien marcher à son déclin et à sa fin. Ce qui peut nous réjouir par contre, c’est qu’on n’élimine pas les idées comme on le fait d’un adversaire ou d’un concurrent. Les anarchistes ont semé la pensée libertaire depuis des dizaines d’années ; elle fleurira un jour ! »
André et Gaston
- SOURCE : Groupe Libertaire Jules-Durand