Les religions, facteur fondamental de l’oppression des femmes

Publié le par Socialisme libertaire

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Isabelle Daniellou dresse pour nous un tableau édifiant de la place dans laquelle sont tenues les femmes dans quatre religions : le catholicisme, l’islam, le judaïsme et le bouddhisme. Il n’est pas étonnant que les luttes des femmes pour leur émancipation aient dû - et doivent encore - se mener contre les religions. Pour secouer le joug du système patriarcal et de la domination masculine qu’elles leur imposent toutes, la laïcité est un point d’appui important car elle exige que les Églises renoncent à intervenir dans l’exercice de la vie publique démocratique. 

L’analyse du rôle qui est imparti aux femmes dans toutes les religions démontre que les femmes ont tout à perdre à s’aliéner à une religion, quelle qu’elle soit. 

 

Soumises à l’homme puis à Dieu dans le catholicisme 

Quelques souvenirs d’enfance : le port des mantilles religieuses ou chapeaux pour les femmes à l’église, la lecture à l’adolescence d’un livre sur la sexualité où il était écrit qu’une femme se devait d’être disponible pour son époux, celui-ci n’ayant d’autres ressources pour lui prouver son amour que la sexualité hétéro-normée, évidemment selon son bon vouloir.

La lecture des Épîtres de Saint-Paul était aussi édifiante (j’ai eu un parcours religieux exemplaire, j’ai fait ma communion solennelle et ai donc eu droit à une bible dans laquelle j’ai puisé ces extraits) : "Il est bon pour l’homme de s’abstenir de la femme..." [1] "Le chef de tout homme, c’est le christ ; le chef de la femme, c’est l’homme..." "Si donc une femme ne met pas de voile, alors qu’elle se coupe les cheveux ! Mais si c’est une honte pour une femme d’avoir les cheveux coupés ou tondus, qu’elle mette un voile..." "Ce n’est pas l’homme en effet qui a été tiré de la femme mais la femme de l’homme et ce n’est pas l’homme bien sûr qui a été créé par la femme, mais la femme pour l’homme. Voilà pourquoi la femme doit avoir sur la tête un signe de sujétion à cause des anges..." [2] "Je ne permets pas à la femme d’enseigner ni de dominer l’homme. Qu’elle se tienne donc en silence. C’est Adam, en effet, qui fut formé le premier. Ève ensuite. Et ce n’est pas Adam qui fut séduit, c’est la femme qui, séduite, tombe dans la transgression. " [3]

Gabrielle Feuvrier, religieuse d’un ordre contemplatif, dit : "La création se fait dans la séparation, « ... homme et femme il les créa ». Il y a là une séparation, la marque indélébile d’une différence. J’ai découvert combien cette altérité fondamentale est structurante pour la vie de l’humanité, pour ma propre vie. Me reconnaître femme, c’est donc faire droit à ce que je suis dans le dessein du Père ; c’est faire droit à l’autre, homme, dans sa différence. Je crois que cette vie dans la différence sexuelle reconnue avec simplicité m’ouvre sur toute différence, sur toute altérité. C’est un chemin et je goûte de le parcourir à la suite du Christ chaste, pauvre, obéissant, lui, le modèle d’humanité".

Le tableau est bien brossé : pour la femme, obéissance, soumission, d’abord à l’homme puis à Dieu et pour l’homme, obéissance à Dieu et domination sur la femme.

 

Épouses fidèles et voilées pour les musulmans

La position des femmes dans la religion musulmane n’est pas meilleure.

On lit dans Le Coran : "Lorsqu’on annonce à l’un d’entre eux la bonne nouvelle (de la naissance) d’une fille, son visage noircit et il suffoque (de colère)". [4]

Cependant, la place des femmes n’est pas si catastrophique qu’on pourrait le penser à condition qu’elles soient mères ou épouses fidèles, la fidélité n’étant pas réciproque puisque l’homme peut être polygame. Et toujours la sempiternelle image de la femme portée au statut de sainte si elle est mère.

A la question : "Qui a le plus droit à ma bonne compagnie ?", le prophète Mouhammad répondit : "Ta mère, puis ta mère et encore ta mère, ensuite ton père..."

Quant au voile, voilà ce qu’une femme "instructeur du dogue religieux musulman", puisqu’elle n’a pas le droit au terme d’imam, pour ne pas être à égalité avec l’homme, en dit : "Le voile est prescrit dans le Coran, dans plusieurs sourates (chapitres) : « Ô prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants de ramener sur elles leurs voiles[...] et qu’elles rabattent leurs voiles sur leurs poitrines et qu’elles veillent à ne pas étaler leurs ornements, sauf devant leur mari, leur père [...] »".

Si tant est qu’on puisse considérer que le fait d’être une sommité religieuse soit une libération, il n’est pas question pour les hommes de leur laisser cette prérogative et toujours pour les sempiternelles raisons de rôle imparti en fonction du sexe.

Voici ce que dit Dalil Boubakeur, recteur de la grande mosquée de Paris : "Dans la liturgie musulmane, il n’y a pas de femme imam. Lors de l’office, une femme peut se placer devant un groupe de femmes et guider la prière. C’est la seule attitude tolérée". [5]

Une fois de plus, les femmes ne doivent surtout pas prendre une place qui ne leur est pas réservée, donc autre que celle de relais de la bonne parole.

 

Impures et au service de leur mari dans la religion juive

Pour ce qui concerne la religion juive, il n’est que de voir le téléfilm "Épouses soumises", diffusé par Arte, pour être édifiéE par la condition des femmes dans cette religion.

Le symbole de l’impureté, lié aux menstrues (non spécifique au judaïsme), est significatif de l’inégalité criante que les femmes subissent dans les milieux intégristes. A tel point qu’une femme, même très malade, ne peut être aidée par son mari si elle a un malaise. Ce dernier ne peut la secourir, celle-ci étant considérée comme impure.

Quant à leur position dans la société : "ces femmes s’appliquent sans doute à devenir celles qui, demain, seront les meilleurs compagnons d’étude de leur mari, ainsi que le rav Kook l’avait enseigné...". Comme le souligne David Messas, grand rabbin de Paris : "Dans la religion juive, l’homme étudie, la femme prie et transmet la religion à ses enfants [...] La Torah a prévu des séparations entre hommes et femmes pour ne pas entraver la concentration de l’homme peut-être pour nous sauvegarder de nous-mêmes. En aucun cas pour différencier la valeur spirituelle égalitaire homme-femme". [6]

Autrement dit, "ChacunE chez soi et les vaches seront bien gardées", de préférence par les femmes !

 

Obéissantes et douces pour les bouddhistes

J’aurais eu tendance à croire que le bouddhisme, porteur d’un idéal non-violent, avait une vision plus égalitaire des relations entre les femmes et les hommes, et bien je m’étais trompée.

On lit, dans les Sermons du Bouddha, des "Conseils à une femme excessive" (il est évident qu’un homme ne peut pas être excessif, tout juste viril) : "Si une femme est cruelle, si elle est corrompue dans sa pensée, si elle néglige son mari, si elle n’est pas aimable, si elle est enflammée à cause d’autres hommes, si elle souhaite la disparition de son mari, alors on peut dire qu’elle est une femme semblable à une meurtrière. [...] Si une femme est paresseuse [...] alors on peut dire qu’elle est une femme semblable à une patronne".

Et au contraire : "Si une femme supporte les difficultés venant de son mari, si elle supporte tout avec calme et avec un cœur pur, si elle est obéissante à la parole de son mari, si elle est libérée de la colère, alors on peut dire qu’elle est une femme semblable à une servante. [...] Si une femme est sympathique [...], douce dans sa pensée [...], si elle est obéissante à son mari [...], après la mort elle se promènera dans le bonheur céleste". [7]

 

Toutes les religions oppriment les femmes

Cette suite de citations met en évidence des idées propres [communes ?] à toutes les religions : Une femme ne peut s’épanouir que si elle est une bonne épouse, une bonne mère, et évidemment une bonne croyante. Elle n’a aucune autre existence en dehors de cette identité et cela justifie toutes les exactions à son encontre : violences, viols, inégalités sociales, politiques et économiques. De tous temps, qu’elles qu’aient été les religions polythéistes ou monothéistes, les femmes ont été considérées comme inférieures et les différents pouvoirs politiques ont utilisé les religions pour mieux les asservir. A l’époque de l’Inquisition, elles ont été brûlées comme sorcières, par ailleurs excisées, infibulées voire violées ou violentées, ou au mieux ignorées.

Pour avoir baigné dans le puritanisme catholique pendant toute mon enfance, et avoir eu un mal fou à me libérer de ce carcan moralisateur entraînant un sentiment de culpabilité énorme quand je n’étais pas une "bonne" mère ou une "bonne" épouse, je voudrais faire mienne la parole d’Emma Goldman qui écrivait en 1906 : "Il est de toute nécessité que la femme retienne cette leçon : que sa liberté s’étendra jusqu’où s’étend son pouvoir de se libérer elle-même. Il est donc mille fois plus important pour elle de commencer par sa régénération intérieure ; de laisser tomber le fait des préjugés, des traditions, des coutumes". [8] Autrement écrit : "Ni Dieu, ni maître, ni ordre moral" ! 

 

Isabelle DANIELLOU SUD-Éducation Côtes-d’Armor


Notes :

[1] Épître 1, Mariage et virginité.

[2] Première épître aux Corinthiens, Le bon ordre dans les assemblées, la tenue des femmes.

[3] Épître de Paul à Timothée 1, 2/12-14.

[4] Sourate 16, verset 58.

[5] Paris Match, interview réalisée par d’Olivia Catan.

[6] Paris Match, interview réalisée par de Catherine Schwaab.

[7] Sermons du Bouddha, chapitre 7, Conseils à une femme excessive, Bhariya-Sutta.

[8] "La tragédie de l’émancipation féminine", Emma Goldman, 1906, traduit par E. Armand (1914), in Lutte des sexes, lutte des classes, p.185, éditions Agone.

 

 

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La place et le rôle de la femme dans l’islam, le christianisme et le judaïsme

 

La femme dans le Coran

Voici quelques extraits du Coran (1) où il est dit que les hommes peuvent battre leurs femmes au simple soupçon d’infidélité ou quand elles n’obéissent pas, où les femmes menstruées sont déclarées impures, où l’homme peut répudier sa femme, où le témoignage d’une femme ne vaut que la moitié de celui d’un homme, où le garçon recevra une part d’héritage qui sera le double de celui de la fille, où les hommes ont autorité sur leurs femmes du seul fait de la préférence de Dieu en leur faveur, où la virginité et la jeunesse des femmes sont considérées comme des valeurs très importantes, etc.

« Ils t’interrogent au sujet de la menstruation des femmes ; dis : « C’est un mal ». Tenez-vous à l’écart des femmes durant leur menstruation ; ne les approchez pas, tant qu’elles ne sont pas pures. » (Sourate 2 : 222) (2)

« Demandez le témoignage de deux témoins parmi vos hommes. Si vous ne trouvez pas deux hommes, choisissez un homme et deux femmes (…). Si l’une des deux femmes se trompe, l’autre lui rappellera ce qu’elle aura oublié ». (Sourate 2 : 282)

« Quant à vos enfants, Dieu vous ordonne d’attribuer au garçon une part égale à celle de deux filles (…) ». (Sourate 4 : 11)

« Les hommes ont autorité sur les femmes, en vertu de la préférence que Dieu leur a accordée sur elles, et à cause des dépenses qu’ils font pour assurer leur entretien. (…). » (Sourate 4 : 34)

« Admonestez celles dont vous craignez l’infidélité ; reléguez-les dans des chambres à part et frappez-les. Mais ne leur cherchez plus querelle, si elles vous obéissent. » (Sourate 4 : 34)

« Dis aux croyantes de baisser leurs regards, d’être chastes, de ne montrer que l’extérieur de leurs atours, de rabattre leur voile sur leur poitrine, de ne montrer leurs atours qu’à leurs époux, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs époux, ou à leurs fils ou aux fils de leurs époux, ou à leurs frères ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou à leurs servantes ou à leurs esclaves, ou à leurs serviteurs mâles incapables d’actes sexuels, ou aux garçons impubères. » (Sourate 24 : 31)

« Ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants de se couvrir de leurs voiles : c’est pour elles le meilleur moyen de se faire connaître et de ne pas être offensées. » (Sourate 33 : 59)

« S’il vous répudie, son Seigneur lui donnera peut-être en échange des épouses meilleures que vous, soumise à Dieu, croyantes, pieuses, repentantes, adorantes, pratiquant le jeûne ; qu’elles aient été déjà mariées ou qu’elles soient vierges. » (Sourate 66 : 5)

 

La femme dans le christianisme

  • Les Épîtres de St-Paul

La femme doit être modeste, décente, soumise et voilée quand elle prie. Elle ne doit pas parler dans les assemblées et pourra racheter la faute d’Ève en devenant mère. Quant à l’homme, il est le chef de la famille ; il a le pouvoir de marier sa fille ou de la garder vierge. Par contre, le mari ne peut répudier sa femme.

« Femmes, soyez [soumises] à vos maris comme au Seigneur, car le mari est le chef de la femme. (…) Ainsi, de même que l’Église est soumise au Christ, que les femmes le soient aussi en tout à leur mari. » (Éphésiens 5 : 21-25)

« Que, de son côté, le mari ne répudie point sa femme » (I Corinthiens, 7 :11)

« Si quelqu’un croit qu’il est malséant pour sa fille de dépasser l’âge nubile, et qu’il est de son devoir de la marier, qu’il fasse comme il voudra : il n’y a point de faute à la marier. Mais celui qui, sans aucune contrainte, et parfaitement libre de son choix, aura pris dans son cœur la décision de garder sa fille vierge, celui-là fait bien. En somme, celui qui marie sa fille fait bien ; et celui qui ne la marie pas, fait mieux. » (I Corinthiens 7 : 36-38)

« Mais toute femme qui prie ou prophétise la tête découverte manque d’égard à son chef. (…) Si une femme ne porte pas de voile, qu’elle se coupe aussi les cheveux. (…) Quant à l’homme, il ne doit pas se couvrir la tête, car il est l’image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme. En effet, ce n’est pas l’homme qui a été créé pour la femme, mais bien la femme pour l’homme. C’est pourquoi, à cause des anges, la femme doit porter sur la tête un signe de soumission. » (I Corinthiens 11 : 5-10)

« Comme dans toutes les Églises des saints, que les femmes se taisent dans les assemblées : elles n’ont pas le droit d’y parler. Elles doivent être soumises, comme dit d’ailleurs la Loi. Si elles désirent s’instruire sur quelque question, qu’elles interrogent leur mari à la maison : car il est malséant qu’une femme parle dans l’assemblée (I Corinthiens 14 : 34-35)

« Pareillement, je veux que les femmes portent des toilettes décentes, pudiques et modestes. (…) Que la femme écoute l’instruction en silence, en esprit de soumission. Je ne l’autorise pas à enseigner, ni à commander à l’homme : qu’elle demeure dans le silence. Adam fut en effet formé le premier, Ève ensuite. Ce n’est pas Adam qui a été séduit ; c’est la femme qui, séduite, s’est rendue coupable de transgression. Néanmoins, elle aura le salut en devenant mère, pourvu qu’elle persévère avec modestie, dans la foi, la charité et la sainteté. » (I Timothée 2 : 9-15)

 

  • Saint-Albert le Grand

Voici ce que Saint-Albert le Grand (dominicain et philosophe du XIIIe siècle) dit de la femme :

« La femme est moins apte à la moralité (que l’homme). Car elle renferme plus de liquide que l’homme. Or le liquide a pour faculté d’absorber facilement, mais de mal retenir. En outre, il se déplace volontiers. D’où l’instabilité et la curiosité des femmes. Quand une femme a un rapport avec un homme, elle rêve en même temps d’être sous un autre. Elle n’a pas de fidélité. Crois-moi, si tu lui prêtes foi, tu seras déçu. Écoute un maître expérimenté. Pour cette raison, les hommes intelligents ne font pas part de leurs projets ni de leurs actions à leurs épouses. La femme est un homme raté ; par rapport à l’homme, elle ne possède qu’une nature défectueuse et imparfaite. C’est pourquoi elle est intrinsèquement peu sûre. Ce qu’elle ne peut obtenir elle-même, elle cherche à l’atteindre par le mensonge et des tromperies diaboliques. Aussi doit-on, en résumé, se garder de chaque femme comme d’un serpent venimeux ou du diable cornu. (…) Son sentiment pousse la femme vers ce qui est mauvais, de même que sa raison entraîne l’homme vers ce qui est bon. (Quaestiones super de animalibus, XV, q. 11). » (3)

 

La femme dans le Talmud

Selon le Talmud, la femme a peu de valeur par elle-même. Elle est curieuse, bavarde, attachée à son apparence, paresseuse, jalouse et portée sur la sorcellerie. Elle est sous l’autorité du père et du mari qui peut la répudier. Elle se doit d’être modeste, voilée à partir du moment où elle se marie et de rester le plus possible à la maison, le seul rôle valorisé pour elle étant celui de mère et d’épouse. Elle ne peut être ni juge, ni témoin. Alors que l’enseignement de la Torah est très important, elle en est souvent exclue ou reçoit une instruction rudimentaire.

« Tout individu du sexe masculin est tenu de prononcer trois bénédictions par jour : pour remercier Dieu d’avoir fait de lui un Israélite, de ne l’avoir pas fait naître femme, de ne pas avoir fait de lui un rustre » (Men. 43 b) p. 211. (4)

« Comment les femmes acquièrent-elles du mérite ? En envoyant leurs enfants étudier la Tora à la synagogue et leurs maris s’instruire dans les écoles des rabbins. » (Ber. 17 a) p. 212.

Pourquoi avoir choisi la côte d’Adam pour créer Ève ? « Dieu se demanda de quelle partie (du corps) de l’homme il formerait la femme. Je ne choisirai pas la tête à cet effet, dit-il afin qu’elle n’élève pas trop fièrement sa propre tête ; ni l’œil, pour qu’elle ne soit pas trop curieuse ; ni l’oreille, pour qu’elle n’aille pas écouter aux portes ; ni la bouche, pour qu’elle ne soit pas trop bavarde ; ni le cœur, pour qu’elle ne soit pas trop jalouse ; ni la main, pour qu’elle ne se livre pas à la prodigalité ; ni le pied, pour qu’elle ne sorte pas continuellement de chez elle ; je vais la tirer d’une partie du corps qui reste cachée, afin de la rendre modeste. » (Genèse R. 18,2) p. 213

« Quatre caractères sont imputés aux femmes : elles sont gourmandes, elles écoutent aux portes, elles sont paresseuses et jalouses. En outre, elles sont loquaces et querelleuses. » (Genèse R. 45, 5) p. 213

« La femme reste chez elle, tandis que l’homme circule en public et acquiert l’intelligence en fréquentant les autres hommes. » (Genèse R. 18,1) p. 213

« Les choses qu’une femme désire ne sont qu’ornements. » (Keth. 65,a) p. 213

« Plus il y a de femmes, plus les sortilèges foisonnent. » (Aboth. 2, 8) ; « La majorité des femmes inclinent aux maléfices. » (Sanh. 67 a) ; « Tu ne laisseras pas vivre une sorcière. » (Exode 22, 18) p. 214

« Celui qui suit les conseils de sa femme tombe dans la géhenne. » p. 217 et « L’homme gouverné par sa femme est du nombre de ceux dont l’existence n’est pas une vie. » (Betza 32 b) p. 219

« Une femme peut être répudiée qu’elle y consente ou non, mais un mari ne peut être répudié qu’avec son consentement. » (Yeb. 14,1) p. 220 et p. 219 « Il peut divorcer même si elle a manqué une cuisson. »

« (…) Heureux celui dont les enfants sont des fils, et malheur à celui qui n’a que des filles. » (p. 224)

« Il est écrit : une fille est un faux trésor pour son père. La crainte qu’il éprouve pour elle lui retire le sommeil pendant la nuit. Pendant ses jeunes années, il redoute qu’elle ne soit séduite ; pendant son adolescence, il craint qu’elle ne s’égare ; quand elle est d’âge à se marier, il a peur qu’elle ne trouve pas d’époux ; mariée, il craint qu’elle ne soit stérile ; vieille, qui sait si elle ne va pas s’adonner à la sorcellerie ? » (Sanh. 100 b) p. 225

« Mieux vaudrait que les paroles de la Tora fussent consumées par le feu que communiquées à des femmes. » (p. Sot. 19 a) p. 233

 

Michèle Sirois, anthropologue, spécialiste en sociologie des religions

 

Notes :

1. D. Masson, Le Coran, tomes I et II, Paris, Gallimard, 1967, collection Folio classique, no. 1233 et 1234.

2. Une sourate est un chapitre du Coran. Les deux points suivis d’un chiffre fait référence au verset.

3. Cité dans Ranke-Heinemann, U., Des eunuques pour le royaume des cieux – L’Église catholique face à la sexualité, Robert Laffont, 1990, p. 203.

4. Tous les extraits du Talmud proviennent du livre suivant : A. Cohen, Le Talmud - Exposé synthétique du Talmud et de l’enseignement des Rabbins sur l’éthique, la religion, les coutumes et la jurisprudence, Payot, 1982.

 

 

Gloria Steinem and Dorothy Pitman-Hughes, 1972 by Dan Wyn.

Gloria Steinem and Dorothy Pitman-Hughes, 1972 by Dan Wyn.

Les religions, facteur fondamental de l’oppression des femmes
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J
Les arguments avancés ne sont pas une bonne explication de ce que l'auteur veut justifier, il paraît dans le texte que la volonté de la victimisation est le but du texte, les paroles extraits du Coran sont vides de leur substance par exemple, le verset sur les visages noircit parce que l'homme à découvert que la naissante est une fille, ce verset est justement là pour condamner ce comportement, alors que l'auteur fait du verset comme si Dieu ordonne à l'homme de ne pas accueillir la naissance de fille, induire a l'erreur les femmes tout en proclamant leur défense ne sert pas la cause de celle ci.
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S
Combattre les cléricalismes et toutes les religions est un impératifs pour nous... on peut toujours tergiverser à l'infini sur l'herméneutique coranique ou biblique, mais le constat est là : les religions sont obscurantistes et réactionnaires et spécialement envers les femmes.<br /> Les différentes approches théologiques ne changeront pas le fond du problème : dans le Coran ou la Bible le pire peut côtoyer du mieux... les guerres de religions ne sont pas loin pour le malheur des peuples...