★ PAS DE LIBERTÉ SANS ÉGALITÉ
« La société actuelle, en régime capitaliste, si elle a atteint une force de bourrage de crâne jamais vue via la télévision et internet, (exactement l’usage, le fonctionnement et les contenus de ces outils), est beaucoup moins efficace pour définir les mots de sa propagande. Ainsi le mot Liberté, mot souvent vide de sens…
D’ailleurs, qui serait contre la liberté ? Chacun, dans sa chapelle, défend la liberté sans jamais la définir.
Un bourgeois dira qu’une personne morte de faim était libre de manger !
L’affamé aurait-il pu pendre le bourgeois pour le dépouiller et acheter à manger ? Ah non ! dira la cohorte des serviteurs du Capital, pourtant, physiquement, il aurait pu exercer cette liberté. Ironisons un peu, on nous bassine les oreilles avec la soi-disant « liberté d’entreprendre » pour les entreprises, mais pourquoi on ne nous parle jamais de « la liberté de pendre » les exploiteurs des entreprises ?
Ici on touche toute la différence entre les conceptions ultralibérales et aussi marxistes d’un côté et les conceptions anarchistes. Ces gens parlent d’une liberté de Droit, alors que l’anarchisme défend la liberté de Fait. La liberté de circuler : oui, bien sûr. Mais ne nous arrêtons pas au Droit, il faut aussi avoir les moyens de l’exercer, dans notre société c’est bien les moyens financiers.
Sans la possibilité de l’exercer une liberté n‘existe pas, c’est de la liberté d’ « aller ce promener sur Jupiter ». Fumisterie et mensonge.
La mentalité bourgeoise c’est bien qu’offrant la liberté de Droit (et ce de manière relative), il y aura toujours la puissance de l’Argent et de la Propriété. Belle blague que le mot liberté dans une société où tout devient marchandise et spectacle et où seule la puissance du pognon permet l’illusion du bonheur éphémère. Ce toujours la main sur la carte bleue.
Nous n’avons pas abordé la liberté métaphysique flottant dans les étoiles si chère aux philosophes, cette dernière n’étant là que pour donner du travail à certains philosophes universitaires, justifiant ainsi leur salaire, car, eux aussi, ont la main sur la carte bleue pour un oui ou pour un non, ce qui n’est pas très métaphysique. Ils le savent…
Vous l’aurez compris la seul notion de liberté valable tant individuelle que collective, doit se comprendre au sein des sociétés humaines et doit être sociale et économique. Ce qui sous entend : l’Égalité.
ÉGALITÉ, le mot est lâché, les détenteurs de pouvoir politique ou économique vont lâcher leurs chiens, leur ennemi juré est de retour. Égalité qui sous entend aussi une justice équitable, les fait trembler car derrière leur baratins ils se savent tous coupables d’infamies, de vols indirects etc. C’est avec les yeux de l’Égalité que nous pourrons juger les crimes écologiques des multinationales et les massacres de leurs guerres.
Ici aussi, comme pour la Liberté, nous parlons de l’Égalité sociale et économique. Nous ne parlons pas d’égalité de Nature, nous savons bien qu’il y a des grands des petits, des bons yeux et des problèmes de vue etc. Mais une société juste et humaine doit permettre à tout le monde d’avoir accès au maximum de soins possibles. L’égalité sociale permet de contrecarrer les problèmes de ce qu’on nomme la « Nature ».
Tous doivent pouvoir se nourrir, se vêtir, se loger, avoir accès à la connaissance et avoir une base juste et honnête lui permettant de mener sa vie comme il l’entend. De quel droit « magique » y aurait-il des riches et des pauvres ? De quelle liberté nous parle t’on lorsque certains ont tout et d’autres rien ?
Cette égalité n’est pas un nivellement, contrairement à ce que voudrait nous faire dire les chiens (et chiennes) du Capitalisme. Le seul nivellement que nous voyons c’est la misère grandissante orchestrée par l’économisme ultralibéral. L’Égalité sociale et économique, abolissant les privilèges économiques, est ce qui permet un socle pour le bonheur commun.
C’est donc bien de l’égalité réelle qui incorpore mes semblables que peut jaillir dans son plein potentiel la Liberté individuelle. Cette dernière fonctionne de paire avec l’égalité sociale. Car mes choix personnels pour atteindre mon propre bonheur individuel, mon « devenir » quel qu’il soit, même ridicule, grandiose, médiocre ou féerique, n’a pas a être jugé par la société. Si nous sommes tous égaux, c’est dans bien des cas grâce à notre égalité que je pourrais agrandir ma liberté individuelle. En éliminant la concurrence inutile entre humains, c’est dans l’égalité que se crée une grande solidarité qui renforce ma liberté.
Et pour conclure, maintenant lorsque nous tendrons l’oreille et que nous entendrons le mot « libertaire » nous saurons que s’il n’est pas synonyme d’ « égalitaire » nous saurons qu’il y a tentative de confusion par une ou des créatures du Pouvoir. »
- SOURCE : Le Café Anarchiste