★ Pour une transition éco-sociale et libertaire
« A la pandémie de COVID-19, aux conséquences désastreuses pour toute l’humanité, s’ajoutent les phénomènes migratoires, le changement climatique et la crise politique, économique et sociale à travers le monde, avec des flambées de luttes de classe dans de nombreux pays. Il est très probable qu’après un certain effondrement viendra la confrontation entre les restes du pouvoir économique et les États, qui se protégeront par un modèle éco-fasciste pour maintenir leurs privilèges et monopoliser les ressources de tous, de plus en plus rares grâce à leur modèle économique prédateur. Le résultat de ce choc des forces peut passer aussi par une transition éco-sociale basée sur la diminution de la consommation et préparer la société à l’autogestion. C’est ce que les libertaires proposent.
Nous pensons que la révolution à venir doit être éco-sociale et libertaire. Et c’est parce que l’effondrement actuel nous ouvre la voie, par la décroissance, vers une société anarchiste, où l’autogestion, l’entraide et le fédéralisme peuvent servir de base à un monde où le sens de l’humanité retrouve, en harmonie avec la nature contre les valeurs du pouvoir, de l’argent et du marché, qui nous ont conduits à cette impasse, la voie de l’idéal anarchiste.
L’effondrement (changement climatique, pandémies, crise économique et sociale…) commence. Les propriétaires du pouvoir économique, militaire et politique en sont également conscients et savent que leur modèle risque d’exploser. Afin de protéger leurs privilèges et leurs intérêts, ils construisent déjà ce qu’on a appelé l’éco-fascisme, contre lequel il n’y aura pas d’autre solution qu’une confrontation, une révolution pour empêcher la perpétuation d’un système qui détruit la vie sur cette planète et qui heurte les limites de la biosphère.
Après la révolution, si elle est finalement victorieuse pour les travailleurs, la transition vers un nouveau modèle social viendra. Ce sera lent et difficile (cela signifiera un changement radical dans la mentalité des gens) et il devra se baser sur la décroissance, la fin du système patriarcal, l’abandon progressif des méga-villes, la réduction drastique des déchets et la consommation irrationnelle, en la recherche de vies plus simples et de communautés plus sociales… Bref, cela signifiera une disparition programmée de la société de croissance qui nous obligera à renoncer à notre mode de vie. La décroissance est une nécessité, pas un principe ou un idéal, c’est une phase dans laquelle se termine l’objectif insensé de la croissance pour la croissance et le profit pour une petite minorité de gens. Pour cela, l’économie capitaliste doit être abandonnée, l’Etat aussi.
Il est vrai que de nombreuses personnes, individuellement, ont choisi une éthique personnelle différente et la pratiquent au quotidien. Cependant, bien que leur exemple puisse servir de modèle à d’autres personnes, ils ne remettent pas radicalement en cause le système, et sans ce questionnement structurel, le changement sera cosmétique.
Nous comprenons que l’anarchisme reflète parfaitement le nouveau modèle qui dépassera le capitalisme et l’État-nation, à partir d’une société auto-organisée et coopérative, où l’altruisme passera avant l’égoïsme, la coopération primera sur la concurrence effrénée, le plaisir des loisirs supplantera l’obsession du travail, l’importance de la vie sociale se passera d’une consommation illimitée, le goût du travail bien fait pour une efficacité productive et raisonnable s’effectuera pour le bien commun.
A la rentrée de septembre, le chômage s’annonce de masse, les attaques contre les retraites vont reprendre de plus belle, les retraités seront remis à contribution sous prétexte qu’ils ont été davantage épargnés par la crise, le droit du travail va se rétrécir, les inégalités vont augmenter, la crise climatique ne sera pas résorbée… ce n’est pas très optimiste mais le mécontentement général provoqué par les mesures antisociales du gouvernement Macron peut entraîner un effet boule de neige de grèves jusqu’à la grève générale. Aux travailleurs de se saisir de ce moment, ne serait-ce que pour éviter l’alternative d’extrême-droite qui frappe aux portes de l’Europe. »
Ti wi (GLJD)
SOURCE : Groupe Libertaire Jules-Durand