★ L’ARC DE TRIOMPHE
★ ARTICLE PARU DANS LE MONDE LIBERTAIRE N°1803 DE FÉVRIER 2019.
« Contrairement à ce que voudraient nous faire croire les pouvoirs en place, depuis que Napoléon a décidé la construction de l’Arc de triomphe par le décret du 18 février 1806, ce n’est pas pour célébrer la paix mais bien pour attiser les guerres et pour glorifier les armées et la violence que ce bâtiment trône en haut des Champs-Élysées.
L’Arc de triomphe : une ode à la guerre
Il s’agit en fait de perpétuer le souvenir des victoires des armées françaises mais surtout les crimes et les exactions commis à travers le monde par les armées au service de capitalisme. Ce monument plus qu’imposant est un symbole de domination et de pouvoir. Donc, toutes les cérémonies qui s’y déroulent régulièrement pour célébrer la paix ne sont qu’hypocrisie. Lorsque la flamme du soldat inconnu est ranimée, il s’agit en fait de ranimer la fibre nationaliste et guerrière du peuple. D’où les défilés de militaires, l’exposition des anciens combattants ployant sous les décorations et les drapeaux bleu-blanc-rouge des différents corps d’armée et qui sont des appels à la violence et surtout pas à l’apaisement.
La décision de construire ce funeste monument a été prise par un des plus grands despotes de l’Histoire, Napoléon 1er qui a porté la terreur, la désolation, la mort à travers l’Europe. Au lendemain de la bataille d’Austerlitz, Napoléon déclara aux soldats français : « Vous ne rentrerez dans vos foyers que sous des arcs de triomphe. » Il faisait référence à ceux érigés sous l’empire romain afin de commémorer un général vainqueur défilant à la tête de ses troupes.
L’Arc de triomphe est un bâtiment revanchard
Il représente l’Empire, la Royauté et la République de Monsieur Thiers... La construction de l’Arc de triomphe sera abandonnée sous la restauration. Louis XVIII ne reprendra la construction qu’en 1824. En 1830 Louis-Philippe reprend la pensée initiale de Napoléon et dans un esprit de réconciliation (sic), associe les armées de 1792, sous la révolution et les armées napoléoniennes. Louis-Philippe et Adolphe Thiers, le fossoyeur des mouvements révolutionnaires, décidèrent du choix des thèmes qui figurent sur les fresques : le départ des volontaires, communément appelé La Marseillaise ; le triomphe de l’empereur ; la frise située au sommet se divise en deux parties (le départ des armées et le retour des armées).
La construction sera reprise en 1832 et achevée en 1836. Il sera inauguré le 29 juillet 1836, pour le sixième anniversaire des Trois Glorieuses… Une insulte supplémentaire aux ouvriers parisiens tombés sous les balles des militaires. Car ce bâtiment a été érigé à la gloire des militaires et surtout pas des travailleurs qui dans tous les cas (guerres, insurrections, manifestations…) ne sont que de la chair à canon…
En 1882, un quadrige (char à deux roues attelé de quatre chevaux de front) figure sur un socle. Il représente une allégorie de la France ou de la République tirée par un char à l’Antique qui s’apprête à écraser « l’anarchie et le despotisme ». C’est évident que ce monument est une incitation à la violence et montre que les dirigeants de ce monde capitaliste craignent le peuple comme le lait sur le feu. Ils ne supportent pas que leur pouvoir soit remis en cause. Les débordements du peuple sont imprévisibles, il faut donc le surveiller constamment et si besoin est, le matraquer, voire le massacrer, le tuer…
Pour se justifier, les politicards ont une cette « géniale idée » d’y enterrer le cadavre d’un soldat de 14-18 (peut être bien un fusillé pour l’exemple, qui sait), le 11 novembre 1920. Ce soldat est censé représenter tous les soldats morts pour la France au cours de l’Histoire.
Ce que beaucoup de gens ignorent, c’est que le président du Comité de la Flamme (organisme quasi officiel qui gère toutes les cérémonies à l’Arc de triomphe) est le très réactionnaire général Bruno Dary, ex-responsable du service d’ordre de la « manif pour tous », proche du Front national. Mon pauvre soldat inconnu, mort pour la France ou fusillé pour l’exemple, ils se foutent de toi, mais surtout se servent de toi, pour justifier et glorifier non pas les morts mais les guerres.
Cet Arc de triomphe est tout ce qu’il a de plus guerrier. La preuve, il n’y a pas de flamme du civil inconnu. Et pourtant les civils(es) ont payé un lourd tribut : agressés, bombardés, mutilés, déchiquetés, tués, massacrés, violés, opprimés, expulsés, déportés… Pas de discours pour les civils(es) morts pendant les guerres.
Quelle connerie la guerre !
Entre les entre-deux guerres qui ne sont pas la paix, tous les fauteurs de guerre, les responsables des guerres viennent s’y recueillir aux dates anniversaires et les hypocrites y invitent les rescapés de ces guerres. Et tout ce petit monde communie religieusement au son de la « sonnerie aux morts ». Ils viennent régulièrement ranimer la flamme du soldat inconnu. Mais ils ne se rendent même pas compte de leur ineptie et de leur bêtise… Comme si le soldat inconnu allait réapparaître. c’est quasiment lève toi et marche ! Quelle connerie la guerre, comme le disait si bien Jacques Prévert.
Ce lieu est devenu le rassemblement régulier de tous les va-t-en-guerre, de tous les nostalgiques des guerres coloniales, des guerres entres les peuples et y compris des guerres civiles… Il faut mater les récalcitrants et tous ceux qui refusent de se soumettre et d’obéir aux ordres. Et quoi de mieux pour revivifier l’esprit conquérant, l’honneur de la patrie, le sens du sacrifice… que de se retrouver entre anciens militaires, anciens combattants, anciens soldats (appelés) qui n’ont rien à faire en ce lieu, autour de drapeaux tricolores et écouter de la musique militaire et les discours de dirigeants politiques qui exaltent la bravoure des braves soldats qui ont donné leur vie pour la France ! Ils mentent impunément. Car, ces soldats ont cru donner leur vie pour la France mais c’est pour les industriels, les marchands de canons qu’ils sont morts, les braves.
Le capitalisme fait la guerre hors de ses frontières (les guerres mondiales) pour s’approprier les richesses des autres pays et étendre ses frontières, ou il fait également la guerre dans son propre pays contre le peuple qui remet en cause sa domination (les guerres civiles).
L’Arc de triomphe est un bâtiment synonyme de haine envers le peuple. L’Arc permet aux militaires, aux politicards et aux industriels de contenir le peuple et de justifier les guerres à partir du moment où régulièrement, on vient tous en cœur célébrer le sacrifice des citoyens, ceux d’en bas, morts pour la France (sic). Ceux qui ont la vie sauve sont heureux et n’ont pas conscience qu’ils viennent sublimer la violence et la guerre au nom de la paix (sic). Une bonne guerre de temps en temps pour supprimer un certain nombres d’individus relève de la nécessité car, trop nombreux, ils risquent de mettre leur pouvoir en danger. Des fois qu’ils réussissent à inverser le rapport des forces.
Un bâtiment maudit
Voilà pourquoi l’Arc de triomphe est un bâtiment maudit. Il suinte la haine, la violence et la mort. Il représente l’hypocrisie, le pouvoir et le décervelage des peuple au plus haut point car, prétendre qu’il est un monument symbole de paix et de réconciliation, est une monumentale supercherie. Les Communards en 1871 avaient détruit la Colonne Vendôme érigée sous Napoléon pour commémorer la bataille d’Austerlitz, eh bien, l’Arc de Triomphe devrait être détruit...
Un symbole de la violence capitaliste
Les Gilets jaunes sont des gens révoltés qui ont acquis une certaine expérience de la répression sous toutes ses formes et ont pris conscience que la lutte est un combat. La violence quotidienne du capitalisme et de l’État est bien plus forte que toutes les violences qui ont lieu lorsque le peuple manifeste pour l’amélioration des ses conditions de vie et de travail. Il y a bien plus de violence et de provocation dans les marchandises abritées derrière une vitrine que le fait de la briser !
Je ne sais pas si les Gilets jaunes connaissent et savent ce que représente l’Arc de triomphe mais en tout état de cause, en investissant ce monument, ils ont dénoncé un symbole de la violence de la répression et de l’hypocrisie du système capitaliste. Que Jupiter se méfie, les Gilets jaunes, telles les femmes qui ont marché sur le palais pour aller chercher le roi le 5 et 6 octobre 1789 (le boulanger, la boulangère et le petit mitron) pourraient bien le renvoyer rapidement dans ses foyers avec la « chocolatière ». »
Justhom, Groupe de Rouen
- SOURCE : Le Monde Libertaire
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