★ Deux poèmes d’Antonio Orihuela

Publié le par Socialisme libertaire

Antonio Orihuela, Anarchisme
Antonio Orihuela

 

Antonio Orihuela est né à Huelva en Andalousie en 1965.
Docteur en Histoire, poète et essayiste libertaire.
Sa poétique agit comme un révélateur sans concession des réalités sociales et économiques. Sa poétique agit : morsure de l’ironie, mots non mâchés, subtiles perceptions du réel frisant quelquefois une naïveté délibérée. Sa poétique au langage clair et direct est, enfin, une invitation à l’action.
Il est l’auteur de nombreux recueils de poèmes dont Edad de Hierro (1997), Comiendo tierra (2000), Palabras raptadas (2014).
Depuis 1999, il coordonne dans la ville de Moguer les rencontres annuelles de poésie Voces del extremo (Voix de l’extrême) qui ont pour but de dénoncer la marginalisation et les injustices sociales... En poésie.  



★ Je vis dans un monde aux gens courbés. 

« Je vis dans un monde aux gens courbés
mais personne ne s’en rend compte
parce que tous vivent de se dresser au-dessus de quelqu’un.

Je vis avec des gens qui éteignent la lumière à minuit
et se fanent en arrachant les pages du calendrier
mais ils se consolent avec d’autres
qui ne savent même pas 
s’ils seront en vie le lendemain.

Je vis entouré de gens qui ont soif,
qui se mordent constamment les lèvres,
mais seulement après avoir mangé.

Je vis embarqué dans les mots
parce que nulle part ailleurs 
je n’ai trouvé de maison. »

Piedra, corazon del mundo, éditions Germania, Valencia 2001.

 

★ INSOLIDAIRES 

« Solidaires avec les banques,
nous leur confions notre argent.

Solidaires avec les politiciens,
nous leur confions notre volonté.

Solidaires avec les chefs d’entreprise,
nous leur confions nos vies.

Solidaires avec les policiers
nous leur confions notre autorité.

Solidaires avec l’Église,
nous lui confions notre foi.

Insolidaires avec nos compagnons de classe,
nous n’avons toujours pas aboli le travail,
nous n’avons toujours pas brûlé l’argent,
nous n’avons toujours pas cessé de voter,
nous n’avons toujours pas récupéré la politique,
nous n’avons toujours pas assumé notre responsabilité,
nous ne nous sommes toujours pas approprié nos vies,

nous n’avons toujours pas confiance en nous,

et nous poursuivons. »

Antonio Orihuela, Todo el mundo está en otro lugar, Ed. El baile del sol, 2011.
 

★ Deux poèmes d’Antonio Orihuela

Je vois de plus en plus de gens
avec un bandeau sur les yeux

J’en ai même vus
dont le bandeau avait un peu bougé
et qui se le remettaient correctement.

Antonio Orihuela, Piedra, corazón del mundo, Éd. Germanía, 2001.

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