★ Une alternative aux socialismes d’Etat
Extrait du Manifeste pour une
Alternative libertaire (1991).
Nous affirmons qu’il faut rompre avec le socialisme d’État, se ressourcer aux racines spontanées du socialisme des travailleurs, y chercher les termes d’un nouveau socialisme antiautoritaire sans lequel il ne saurait y avoir de renaissance pour la lutte révolutionnaire.
La social-démocratie repose sur l’illusion de la démocratie formelle sous la forme républicaine, la croyance en un État « neutre », au-dessus des classes, et donc retournable en faveur des intérêts des exploités.
Il y a un double leurre : la promesse de diriger l’État capitaliste contre les intérêts capitalistes ; et la perspective d’une transformation progressive de la société, pacifique et légale, réformiste, par lois et décrets, du capitalisme au socialisme.
Il s’en suit une stratégie politique inscrite dans les institutions du capitalisme, respectueuse de celles-ci. La social-démocratie est d’abord un socialisme étatiste, reposant sur la délégation de pouvoir, profitant aux politiciens et aux classes dirigeantes, bureaucratiques, et technocratiques.
Le bilan de la social-démocratie est désastreux pour le prolétariat. Instauration de « paix sociales » où les travailleurs perdent leurs capacités de résistance, soumission des organisations syndicales aux impératifs de l’électoralisme et à ceux des politiques gouvernementales lorsque la gauche est au pouvoir.
La social-démocratie s’est peu à peu révélée : une forme de gestion du capitalisme intégrant toujours plus le credo libéral.
Projet d’une transformation révolutionnaire de la société sous la direction d’un parti dirigeant et par la concentration de toute l’économie aux mains de l’État, le léninisme, a également fait faillite en méprisant et en combattant l’essentiel du socialisme spontané des travailleurs, autogestionnaire et fédéraliste. Le bilan est terrible, et des dictatures sanglantes ont entaché le mot même de « communisme » dont le sens réel est pourtant radicalement opposé.
L’histoire l’a maintenant démontré : l’étatisation des moyens de production n’implique pas une rupture avec le rapport capitaliste dirigeants/dirigés mais le passage d’un capitalisme éclaté, concurrent, à un capitalisme d’État, avec à sa tête la constitution d’une nouvelle classe dirigeante et exploiteuse. L’étatisme ne peut être présenté comme une forme de transition entre le capitalisme et le socialisme mais comme une nouvelle forme d’oppression des travailleurs.
Aucun parti ne peut s’autoproclamer « l’avant-garde du prolétariat », prétendre représenter la conscience de toute une classe, se substituer à celle-ci dans la direction du processus révolutionnaire et dans celle de la société, imposer sa dictature aux travailleurs au nom de leur émancipation.
La forme centraliste, fortement hiérarchisée, du parti léniniste, logique avec sa fonction de prise du pouvoir et de direction d’un État contrôlant toutes les activités sociales, conduit à la tyrannie à l’intérieur de l’organisation, à l’écrasement de toutes les autres formations à l’extérieur de celle-ci, à la coupure dirigeants/dirigés entre le parti et les travailleurs, entre le parti et la société.
La stratégie de prise du pouvoir par le parti conduit également à des pratiques détestables dans le cadre des luttes quotidiennes : schéma de la courroie de transmission soumettant les organisations de masse et les syndicats aux directives du parti, dirigisme et centralisme dans la conduite des luttes, soumission des interventions de masse des militants à l’impératif supérieur de l’intérêt du parti.
Certes nous ne tirons pas un trait d’égalité entre stalinisme et léninisme. Celui-ci est un courant révolutionnaire, alors que le stalinisme est d’abord un système de défense d’une bureaucratie en place. Mais force est de constater que c’est le léninisme qui a permis l’instauration de cette bureaucratie, et qu’il a ouvert la voie aux crimes contre la démocratie et contre les travailleurs.
Les courants social-démocrate et léniniste constituent un leurre dans la mesure où ils promettent, chacun à leur manière, de diriger l’État contre les intérêts capitalistes et en faveur des travailleurs (réforme de l’État ou construction d’un État « ouvrier » ). Les expériences gouvernementales de la social-démocratie et le bilan globalement négatif du lénino-stalinisme d’État, sont le cimetière où reposent les illusions prolétariennes de « lendemains qui chantent » .
Social-démocratie et léninisme ne peuvent cependant se réduire à des semeurs d’illusions dans le mouvement ouvrier. Ils ont en effet trop souvent servis d’arme contre le socialisme spontané des travailleurs dans la mesure où leur venue au pouvoir, pacifique ou violente, a servi à résoudre au profit du capital les antagonismes de classe : gestion des crises par les sociaux-démocrates et développement du capitalisme d’État par les léninistes.
Pis, ces courants n’ont jamais hésité à assumer un rôle ouvertement contre-révolutionnaire. Allemagne 1918, Russie et Ukraine 1921, Espagne 1937-1939, Algérie 1954-1962 : autant d’exemples de leur participation à la répression sanglante des mouvements ouvriers révolutionnaires et des révoltes des peuples colonisés.
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