Rallye Dakar : cette course est une pompe à fric et une machine à tuer. Il faut l'interdire

Publié le par Socialisme libertaire



Même s'il y a des choses à revoir,
dans une perspective libertaire et d'écologie radicale,
c'est plutôt un bon article contre
cette monstrueuse aberration appelée "Rallye-Dakar"...

(Socialisme libertaire).  

" 37e édition et déjà 64 morts. La course du Rallye Dakar, initialement appelée Paris-Dakar, a-t-elle encore toutes les raisons d'exister ? N'est-elle pas trop dangereuse ? Délocalisé en Amérique du Sud, ce rendez-vous sportif continue de multiplier les morts. Déjà deux victimes cette année. Emanu veut que cette course cesse au plus vite.

Créé à la fin des années 1970, le Dakar (anciennement Paris-Dakar) a vu le jour après que son fondateur, Thierry Sabine se fut perdu dans le désert lors de la course Abidjan-Nice.

Il décide alors d'organiser un rallye en Afrique pour les fondus d'aventure et que ce rallye partirait de Paris.

À l'origine, le Dakar était un joyeux bric à brac

Les premières éditions ouvertes à des amateurs éclairés (ou pas) et à des écuries professionnelles ressemblaient à un joyeux bric à brac partant le 1er janvier de la place de la Concorde au milieu des amateurs de voitures et des fêtards de la Saint-Sylvestre qui venaient terminer leur réveillon.

C'était même devenu à Paris un rendez-vous incontournable du début d'année où, après le départ, on attendait avec impatience les anecdotes des pilotes-baroudeurs qui se perdaient dans le désert avant d'être secourus par une tribu nomade qui ramenait la moto à dos de chameau jusqu'au point d'arrivée le plus proche.

Sabine, qui s'intéressait aussi à l'Afrique de l'Ouest, en avait fait également un relais humanitaire avec un coup de projecteur sur des zones déshéritées.

Grandes écuries et l'arrivée de people a tout changé

À l'origine, quelques constructeurs seulement s'intéressaient à la course, le plus souvent via des pilotes privés. Puis, notoriété grandissante oblige, les grandes écuries de rallye sont arrivées les unes après les autres, mettant des moyens de plus en plus importants, voire démesurés sur le rallye pour en faire une vitrine de leurs innovations et de leurs marques.

Sans compter les people venus goûter au frisson de l'aventure dans le désert. On a encore en tête la célèbre phrase de Johnny Hallyday, arrivé en retard au point d'étape : "Si on avait pas perdu un quart d'heure dans les dunes, on serait arrivés un quart d'heure plus tôt."

Après le décès de Sabine, dans le même accident d'hélicoptère que Daniel Balavoine en 1986, le rallye continue grossissant encore en médiatisation et se professionnalisant de plus en plus.

Fin d'un essor économique pour l'Afrique de l'Ouest

En 2008, il quitte le continent africain jugé trop dangereux au niveau de la sécurité et se re-localise en Amérique du Sud.

Cassant au passage des pans entiers d'économies locales, notamment au Sénégal où le passage du Dakar contribuait assez significativement à l'essor économique.

Malheureusement, la perte sèche économique dans certains pays de l'Afrique de l'Ouest n'est pas le seul problème posé par ce rallye.

Pas une seule édition sans morts

Outre le questionnement purement écologique sur des grosses cylindrées probablement archi-consommatrices de carburant et potentiellement dévastatrices d'environnement sur leur passage (sans compter en plus le barnum gigantesque que doit représenter la caravane logistique derrière), pas une année, pas une édition sans morts.

Qu'il s'agisse de pilotes ou de spectateurs, régulièrement tous les ans les accidents se succèdent. Dans l'indifférence quasi-générale.

Cette année encore, au bout de quelques jours de course seulement :

- lors du prologue, une voiture est sortie de la piste et a blessé 10 personnes en Argentine ;

- un spectateur bolivien a été fauché et tué par une voiture lors d'une étape ;

- Et une collision entre une voiture de remorque et un camion d'assistance a coûté la vie au conducteur argentin d'une voiture.

Cette course ne devrait pas continuer dans ces conditions

Combien de temps cela va-t-il encore durer avant qu'on se décide à interdire purement et simplement ce gaspillage total de ressources et de vies humaines au profit de quelques constructeurs automobiles qui veulent tester leurs joujoux et se faire de la publicité ?

Il est totalement et littéralement scandaleux qu'on permette à cette course de continuer dans ces conditions.

Il est également totalement et littéralement scandaleux que la télévision publique se fasse le relais de cet évènement se contentant de propulser jusqu'à l'année dernière le calamiteux Gerard Holtz qui, à chaque décès prenait l'antenne avec un "notre cœur est serré, car aujourd'hui la course a été endeuillée, mais passons aux résultats, machin a fait une performance extraordinaire hier..."

Ce n'est pas parce que les pilotes tuent des gens LOIN et PAUVRES que ce ne sont pas des accidents graves qui feraient reconsidérer, voire annuler n'importe quel événement du même type en Europe, si un pilote avait le malheur de faucher un petit enfant blond et rose.

Le Dakar est simplement devenu une machine à fric qui piétine allègrement l'écologie, la sécurité et la vie humaine.

Ne laissons plus continuer ce rallye dans ces conditions. "

Emanu
 

Renaud - 500 Connards Sur la Ligne De Départ (1991)

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