★ Les spécialistes des plans pauvreté

Publié le par Socialisme libertaire

★ Les spécialistes des plans pauvreté

À chaque fois que les socialistes ont accédé à la gestion des affaires du pays, ils nous ont concocté, au nom de la solidarité, des plans pauvreté. Elle a bon dos, la solidarité. Leurs plans de lutte contre la pauvreté ont pour but de fabriquer de plus en plus de pauvres en contraignant les citoyens et les citoyennes à survivre avec entre 400 et 500 euros par mois !

Il s'agit, pour ces « bienfaiteurs » des laissés pour compte, de leur faire l'aumône afin que les sans-dent ne se révoltent pas. Il faut leur donner l'illusion qu'ils ne sont pas oubliés, au niveau de la répartition des richesses. Pendant que les politiciens distribuent quelques clopinettes au peuple ils font des ponts d'or au patronat. À chaque fois qu'une obole est dispensée à une personne, elle est liée à l'acceptation d'un emploi, bien entendu sous-payé par le patronat. L'État avec l'argent public comblera la différence. C'est avec ce type de plans qu'ils prétendent faire le bonheur des demandeurs d'emploi !

Tout d'abord, il y eut le 1er décembre 1988, sous le gouvernement du socialiste Rocard, la mise en place du RMI (revenu minimum d'insertion). Pour bénéficier de cette mesure, il fallait avoir au moins 25 ans et accepter les conditions imposées par l'État et les départements. La personne devait montrer qu'elle était disposée à accepter toutes les conditions des services sociaux pour se réinsérer dans la vie professionnelle. C'est-à-dire accepter une formation, une remise à niveau ; soigner ses addictions ; réapprendre la soumission, à obéir à un employeur et à respecter les horaires. Le tout pour la modique somme de 454,83 euros par mois (chiffre 2009), pour une personne. Si le « bénéficiaire » n'avait pas de charge de logement, son RMI était amputé de 56,56 euros. Il faut des travailleurs clean et obéissants à offrir en pâture au patronat !

C'est sous le gouvernement du socialiste Jospin, en 2001, que le la prime pour l'emploi (PPE) a été votée. C'est un complément de revenu versé par l'État aux travailleurs qui occupent un emploi à faible salaire. C'est la reconnaissance, certes « involontaire », qu'il y a des travailleurs pauvres. Le seuil de pauvreté en France est de 828 euros mensuels, ce qui correspond à 50 % du revenu médian. Ce qui fait qu'aujourd'hui la pauvreté touche près de la moitié des travailleurs.

C'est le 1er juillet 2007, sous l'impulsion du socialiste Martin Hirsch, ancien président d'Emmaüs France, que le premier RSA (revenu de solidarité active) a été versé, à titre expérimental. Pour mettre en place cette idée « lumineuse », Hirsch a été nommé, dans le gouvernement Fillon, haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté. Mazette ! C'est ainsi qu'à partir de l'été 2009 tous les bénéficiaires du RMI, de l'API (allocation de parent isolé) et les travailleurs pauvres gagnant moins de 880 euros par mois seront réunis sous la l'appellation RSA (revenu de solidarité active). En instituant le RSA en remplacement du RMI et de l'API, le gouvernement voulait contraindre les personnes à accepter un emploi, telle était la condition pour bénéficier du RSA. D'où le A de RSA, qui veut dire « active » ou « activité ». Ainsi, le RSA viendrait en complément jusqu'à hauteur du smic. Il est est de même pour les travailleurs dits « pauvres ». C'est tout bénéfice pour le patronat.

Il est criminel et condamnable de faire vivre des personnes avec seulement 513,88 euros par mois (montant du RSA au 1er janvier 2015). Car cette obole mortifère, cette aide qui n'en est pas, permet à peine de ne pas crever de faim. C'est ravaler l'être humain au rang d'esclave et c'est lui manquer de respect.

Comme le patronat n'est jamais rassasié, les deux diaboliques élyséen et matignonesque entrent en scène. Deux grands humanistes, Hollande et Valls vont montrer à quel point leur ignominie est une insulte aux plus pauvres. L'hypocrisie du second couteau Valls est telle qu'il justifie le mauvais coup qu'il prépare pour le 1er janvier 2016 – le remplacement du RSA et de la PPE par la « prime d'activité » – par des propos qui sonnent faux. Je le cite : « J'entends souvent ce mot terrible d'assistanat ; qu'elle vision stupéfiante de la pauvreté, comme s'il s'agissait d'une situation choisie. » Il va nous faire pleurer.

Certes, personne ne choisit d'être pauvre et, s'il y a des pauvres, c'est bien parce que des individus tels que ce bellâtre de Valls et ses comparses mettent en place une politique de classe et ont choisi le camp du patronat. C'est dans ce contexte que ce chef du gouvernement a sonné le branle-bas, pas moins de onze ministres ont répondu à la mobilisation, pour entendre le premier d'entre eux dévoiler le nouveau plan de lutte contre la pauvreté et l'exclusion. En fait, la nouvelle « prime d'activité » a pour but de faire en sorte d'amener les demandeurs d'emploi au travail, de supprimer le prétendu assistanat et d'en finir avec les minima sociaux.

Les politicards qui prétendent diriger le pays et faire le bonheur du peuple ne sont que des vendeurs d'orviétan acoquinés avec le patronat.

Cette « prime d'activité » va permettre deux choses : la première faire pression sur les demandeurs d'emploi afin qu'ils acceptent de travailler dans les conditions imposées par le patronat, car s'ils s'avisent de refuser l'emploi proposé, ils n'auront plus aucun moyen de subsistance. La seconde est totalement liée à la première, il s'agit d'inverser la courbe du chômage promise depuis 2012, par « moi président ».

Vous l'avez compris, le « moi président » voudrait bien en reprendre pour cinq ans. Seulement pour avoir des chances d'être candidat et accessoirement d'être réélu, il lui faut impérativement inverser la courbe du chômage, chose qu'il a beaucoup de mal à réaliser. En trois années de gouvernance, c'est l'échec ! Le chômage n'a pas cessé de croître. Il ne lui reste plus que deux années pour inverser cette courbe et d'une manière significative. D'où le branle-bas pour présenter le plan miracle – « la prime d'activité » – comme la solution qui devra à elle seule remettre entre quatre et cinq millions de travailleurs au boulot. En fait, il s'agit d'apporter sur un plateau d'argent au patronat une main-d'œuvre quasiment gratuite. D'autant que si les demandeurs d'emploi n'acceptent pas les conditions d'embauche du patronat, ils se verront supprimer la prime d'activité qui, au 1er janvier 2016, aura remplacé le RSA et la prime pour l'emploi. Pour ne pas tomber dans la misère totale et mourir avant l'âge, les demandeurs d'emploi n'auront pas le choix « accepter » !

Justhom

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