★ 1994, le génocide rwandais (3/3) : singularité d’un génocide

Publié le par Socialisme libertaire

★ 1994, le génocide rwandais (3/3) : singularité d’un génocide

Voici le troisième et dernier article de notre série consacrée au génocide rwandais. Souvent, il est plus aisé de s’en prendre à l’impérialisme américain, russe ou israélien, que de dénoncer les crimes de l’État français, qui ne se sont pas arrêtés avec la décolonisation. Il nous importait particulièrement de souligner les enseignements de cette histoire : le rôle du colonialisme et de l’idéologie racialiste ; celui, déterminant, de la Françafrique ; enfin, dans ce numéro, la singularité du génocide de 1994.

Depuis octobre 1990, l’armée française était engagée au Rwanda dans la défense du régime de Juvénal Habyarimana. Un régime totalitaire fondé sur la ségrégation et la persécution des Tutsi(e)s, et menacé de s’effondrer sous les coups de la guérilla du Front patriotique rwandais (FPR), rassemblant des exilés tutsis et des opposants hutus.

Dès les premiers mois, Paris comprit que son action au Rwanda risquait de s’enliser. L’extrême droite hutue au pouvoir était impuissante à mater le FPR malgré l’aide française, et la contestation interne ne cessait ne monter à Kigali et dans les autres villes du pays.

L’Élysée poussa donc son allié Habyrarimana à lâcher du lest.

Fin 1991, de mauvaise grâce, il concéda le multipartisme. Puis, sous la pression d’immenses manifestations populaires (100.000 personnes), il accepta la formation d’un gouvernement de compromis avec les principaux partis émergeants, y compris oppositionnels. Et dès juillet 1992, ce nouveau gouvernement entamait avec le FPR des pourparlers en envisageant, en échange de la paix, d’intégrer les rebelles dans le gouvernement.

La fraction la plus fanatiquement raciste de l’appareil d’État, l’Akazu, était humiliée d’avoir à négocier avec « les Tutsis » sous la pression internationale, et adjurait Habyarimana de ne rien céder au FPR. Mais rien n’y faisait : trahis par la France, trahis par les « faux Hutus » et la lâcheté d’Habyarimana qui acceptaient cette capitulation, l’Akazu sentait le sol se dérober sous ses pieds. Il s’agissait de réagir, d’appeler à un « sursaut national », celui des « vrais Hutus » prêts à défendre leur intégrité contre cette race maudite qui voulait s’emparer du Rwanda.

C’est donc au sein de l’Akazu, sous la direction du colonel Théoneste Bagosora [1], qu’allait patiemment être mise sur pied la « solution finale du problème tutsi ».

Les instruments du génocide

Le génocide au Rwanda se distingue par une donnée unique, et terrifiante : une participation populaire massive à l’entreprise d’extermination. Après la tragédie, le FPR estimera que deux millions de personnes avaient été impliquées de près ou de loin dans le génocide, pour un pays qui comptait alors environ 7,8 millions d’habitant(e)s.

Comment les concepteurs du génocide ont-ils réussi à couronner leur « œuvre » d’une telle façon ?

Trente années de ségrégation antitutsi(e)s, accompagnée de pogromes, avaient largement répandu cette idée d’une légitime défense contre le « fléau » tutsi, menaçant le Rwanda de l’intérieur et de l’extérieur.

Quelques années avant 1994, l’Akazu put également compter sur le développement d’une presse d’extrême droite dont, principalement, Kangura. C’est Kangura qui publiera les « Dix commandements du Hutu » ainsi qu’un document « sensationnel » (en fait un faux), le Plan de la colonisation hima-tutsi de la région des Grands-Lacs, sorte de Protocoles des sages de Sion [2] version « Hutu Power », et qui circule toujours actuellement sur des sites web négationnistes.

Pour orchestrer l’ensemble de « l’œuvre », il faudra aussi l’encadrement d’un mass-média. Ce sera la Radio Télévision libre des Mille Collines (RTLM), lancée en juillet 1993 par la crème de la mouvance extrémiste hutue [3].

Pour entrainer la population hutue au passage à l’acte, il fallait de plus un ferment actif : ce seront les milices Interahamwe. Ces milices, bras armé de l’Akazu, firent irruption sur la scène rwandaise pour la première fois en mars 1992, en organisant le massacre de milliers de civils tutsis dans le Bugesera.

À partir de mars 1992, le scénario du génocide était donc écrit. La propagande était en place, les milices entraînées, les stocks de machettes en train de se constituer et les listes de Tutsis et d’opposants hutus dressées avec l’aide de l’administration locale.

Lorsque le FPR relança une offensive en février 1993 pour faire cesser les pogromes, il fallut l’armée française pour le stopper devant Kigali. Une fois de plus, le régime avait été à deux doigts de se faire balayer. La proximité du péril poussa les militants d’extrême droite à organiser un front commun. Ils créèrent alors, avec l’appui intéressé d’Habyarimana, la mouvance « Hutu Power », rassemblant le MRND, la CDR et les fractions les plus racistes des partis MDR, PL, PSD et PDC.

La machine génocidaire se déclenche

C’est dans ce climat instable que, le 6 avril 1994, Juvénal Habyarimana fut assassiné à son retour d’Arusha, alors qu’il venait de signer l’accord final devant mettre fin à la guerre en intégrant le FPR au gouvernement. Comme nous l’écrivions le mois dernier, les auteurs de l’attentat contre le Falcon 50 présidentiel n’ont jamais été clairement identifiés, mais l’hypothèse la plus probable est celle d’une élimination commanditée par la « fraction dure » de l’Akazu, ulcérée par la « capitulation » d’Habyarimana.

Toujours est-il que, dans les heures qui suivirent l’attentat, tous les rouages de la machine génocidaire se mirent en branle. « Des barricades ont été posées entre trente et quarante-cinq minutes après l’accident d’avion, et avant même que la nouvelle de l’accident ait été annoncée par la radio nationale », indiquera le rapporteur de la commission des droits de l’homme de l’ONU, René Degni-Segui. Les Interahamwe prirent possession des rues, distribuèrent les machettes à la population hutue, tandis que la RTLM appelait au carnage : « Vous, les cafards, vous devez savoir que nous vous tuerons avant de vous laisser nous tuer ! »

Les cadavres tutsis s’empilèrent aux carrefours

Les méthodes de mise à mort différèrent selon les endroits. Dans certaines localités, les Tutsis étaient entassés dans des églises ou des écoles, par les fenêtres desquelles leurs bourreaux lançaient des grenades à fragmentation. Les blessés étaient ensuite achevés à la machette ou au gourdin clouté. Beaucoup furent tués lors de contrôles aux barrages, lorsqu’ils ou elles étaient reconnus comme Tutsis, ou trahis par leur carte d’identité ethnique.

Si les victimes pouvaient payer, les Interahamwe leur vendaient parfois une mort dite « luxueuse » : par balle. Les Hutus qui s’opposaient au génocide, voire même qui refusaient simplement d’y participer, pouvaient être considérés comme traîtres, et traités comme tels.

Partie de Kigali, la vague génocidaire gagna rapidement tout le pays, et ne sera stoppée que par la progression militaire du FPR et sa victoire en juillet.

De nouveau, l’État français

De son côté, en ce début avril, l’Élysée paniquait.

Depuis octobre 1993, l’armée française avait quitté le Rwanda - ne laissant sur place que des conseillers - et avait cédé la place, à la Mission des Nations unies pour l’assistance au Rwanda (Minuar). Paris et Bruxelles savaient cependant que les casques bleus seraient impuissants à endiguer les massacres et, du 9 au 16 avril, des soldats français (opération Amaryllis) et belges (opération Silverback) furent envoyés pour évacuer... les Blancs.

Les Noirs menacés de mort furent en revanche impitoyablement abandonnés aux machettes des Interahamwe, y compris le personnel de l’ambassade de France, qui sera massacré après le départ de leurs collègues occidentaux.

C’est dans les locaux de cette même ambassade de France, en présence de l’ambassadeur Jean-Michel Marlaud et du colonel Théoneste Bagosora, que le « Hutu Power » constitua, le 9 avril le Gouvernement intérimaire rwandais (GIR), immédiatement reconnu par la France. C’est ce GIR qui allait utiliser ses 100 jours d’existence pour piloter le génocide. En effet tout se passa comme si les ethnocrates hutus, conscients de la victoire imminente du FPR, n’avaient eu d’autre ambition que d’exterminer les Tutsis avant de plier bagage. Une fuite en avant infernale qui n’est pas sans rappeler un précédent plus connu : celui du IIIe Reich qui, en pleine débâcle, trouvait encore l’énergie insensée de remplir les camps d’extermination.

Turquoise, une « opération humanitaire »

Heureusement, la France était là. Il s’agissait de rester crédible aux yeux des chefs d’État africains « amis de la France » qui assistaient avec inquiétude à la déchéance de leur allié de Kigali. Mitterrand allait donc faire tout son possible pour sauver la mise au Hutu Power.

En juin, le gouvernement français mit sur pied l’opération Turquoise, et entama un lobbying pour qu’elle soit « couverte » par un mandat de l’ONU.

Officiellement Turquoise était une opération humanitaire, en réalité elle devait aider le GIR et l’armée rwandaise en déroute. Le GIR, qui à ce moment-là était membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, vota aussitôt en faveur de Turquoise. De leur côté, le FPR et les Hutu(e)s démocrates condamnèrent Turquoise sans attendre. Turquoise sera de toute façon incapable d’assurer la victoire des amis de l’Élysée. L’avance du FPR était trop importante, et rien ne devait arrêter sa progression.

Turquoise délimita une « Zone humanitaire sûre » (ZHS) dans le sud-ouest du pays, qui servit de sanctuaire pour la réorganisation de l’armée rwandaise et des Interahamwe - et dans laquelle les massacres de Tutsi(e)s ne cessèrent aucunement. Le rapport réalisé par l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en 2000 est accablant sur ce point [4] .

Lorsque sa victoire fut inévitable, le FPR proclama la fin de la guerre et forma un nouveau gouvernement, multiethnique. C’était le 17 juillet 1994 et, dès le 21 août le nouveau pouvoir prenait sa première mesure politique dont on retiendra l’immense portée symbolique : la suppression du fichage ethnique, sur les cartes d’identité comme dans tous les documents officiels. Le 21 août fut également le terme de l’opération Turquoise, qui avant de rentrer en France sauva les forces génocidaires de l’anéantissement en les convoyant vers le Zaïre.

Plusieurs années durant, les vétérans du « Hutu Power », réfugiés au Zaïre et soutenus par la France, continueront leurs incursions au Rwanda pour y semer la mort et le pillage. En 2004 seulement, il semble que les derniers groupes d’Interahamwe soient en voie d’extinction.

Le Rwanda aujourd’hui

Avec l’entreprise d’extermination du peuple herrero de Namibie par l’armée coloniale allemande en 1904, l’Afrique a donc eu le triste privilège d’être le théâtre du premier et du dernier génocide du siècle.

Dix ans après, tous les charniers n’ont pas été découverts, et nombre de Rwandais cherchent encore des parents disparus. En 2004, le gouvernement évaluait le nombre de victimes à environ de 937.000 (dont 90% de Tutsis et 10% de Hutus).

Le génocide n’est pas de l’histoire ancienne. Sa mémoire hante la société rwandaise, et surmonter ce traumatisme est un enjeu politique à part entière, à propos duquel de nombreuses questions restent en suspens.

  • La question de la justice : comment juger les bourreaux ?

Le génocide n’a pas été perpétré par un groupe restreint, il a impliqué des pans entiers de la population. Après juillet 1994, près de 110 000 personnes croupissaient en prison, et le FPR estime qu’environ deux millions de personnes ont pris part au génocide. N’importe quel appareil judiciaire serait dérisoire devant l’ampleur de l’instruction à mener.

Kigali a donc mis en place en 2002 des tribunaux populaires, les gacaca (prononcer « gatchatcha ») pour entamer les jugements.

De son côté, le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), sis à Arusha, en Tanzanie, est très contesté, tant la France a pesé à l’ONU pour en faire une machine à protéger ses amis génocidaires. Le rapport de l’OUA déjà cité a vivement critiqué ce TPIR très en deçà des méthodes utilisées par le tribunal de Nuremberg, qui jugea les nazis en 1946. Le simple fait que le tribunal se tienne à Arusha et pas à Kigali est d’ailleurs une véritable insulte pour les Rwandais(es).

  • La question démocratique

Le FPR abuse du prestige que lui a conféré la victoire sur le « nazisme tropical » et son parrain français, pour s’assurer un pouvoir sans partage. Au nom de la lutte contre les Interahamwe, il a occupé militairement pendant plusieurs années l’Est du Zaïre (aujourd’hui République démocratique du Congo) et en a pillé les richesses. La liberté de la presse n’a jamais été vraiment rétablie.

  • La question géopolitique

Avec la chute du Hutu Power, Paris a perdu un de ses plus fidèles pions sur la scène africaine. La francophonie est en net recul, de même que l’Église catholique, dont bon nombre de prêtres ont participé au génocide, par la parole et par l’action. L’islam et l’anglophonie sont à la mode, tandis que le régime de Kigali se rapproche de Washington.

  • La question de la mémoire

Le génocide des Tutsis a lui aussi ses négationnistes et ses révisionnistes. La diplomatie française se classe plutôt dans la seconde catégorie, en utilisant la rhétorique du « double génocide », selon laquelle le génocide des Tutsi(e)s serait le pendant d’un « génocide des Hutus » par le FPR. Dès novembre 1994 Mitterrand employait ce pluriel odieux au sommet franco-africain de Biarritz. En septembre 2003, Dominique de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères, évoqua de nouveau « les » génocides, provoquant un tollé.

  • La question de l’identité et de la culture

La méfiance perdure, même si beaucoup savent que « derrière chaque Tutsi vivant, il y a un Hutu qui l’a caché », parfois au péril de sa vie. Mais officiellement, depuis la victoire du FPR, il n’y a plus ni Hutu, ni Tutsi, ni Twa, il n’y a plus que des Rwandais. Celui qui ose évoquer un groupe spécifique est accusé d’ethnicisme par l’État, qui justifie ainsi une bonne part de sa répression. Mais cette négation absolue des différences ne risque-t-elle pas de les refouler, et de créer pour l’avenir de nouveaux ressentiments ?

Guillaume Davranche (AL Paris-Sud)

NOTES

[1] Cousin d’Agathe Habyarimana et aujourd’hui principal accusé devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), à Arusha

[2] Les Protocoles des sages de Sion (un faux document, rédigé par un agent de la police secrète du tsar au début du XXe siècle), dépeignait un complot juif de domination du monde. Les Protocoles ont été beaucoup reproduits et commentés dans les milieux antisémites européens des années 1920 et 1930.

[3] Lire à ce sujet Jean-Pierre Chrétien, Rwanda, les médias du génocide, éditions Karthala, 1995.

[4] OUA, Rwanda, le génocide qu’on aurait pu stopper, 2000.

  • CHRONOLOGIE :
DE LA TUTELLE BELGE À L’ALLIANCE FRANÇAISE :

1916 A la faveur de la Première Guerre mondiale, la Belgique s’empare du Rwanda et du Burundi, jusqu’alors allemands.

1932 Création de la « carte d’identité » ethnique.

1957 Publication du Manifeste des Bahutu, téléguidée par l’Église catholique.

1958 Création des partis politiques indigènes, dont le Parmehutu, extrême droite hutu.

Novembre 1959 « Toussaint rwandaise » ou « révolution sociale » hutu : assassinat et exode de dizaines de milliers de Tutsis.

Janvier 1961 Proclamation de la république. Victoire du Parmehutu aux législatives de septembre. Nouveau massacre et exode de milliers de Tutsis. Kayibanda élu président en octobre.

1962 Premiers raids de guérilleros tutsis depuis l’Ouganda. L’État se venge sur la population civile tutsie. Plusieurs milliers d’assassinats. Retrait de l’armée belge en juillet et proclamation de l’indépendance.

1963 « Petit génocide » de Gikongoro : plusieurs dizaines de milliers de victimes. Fuite d’environ 200.000 Tutsis à l’étranger.

1964 Élimination des opposant(e)s hutu(e)s. Pogromes antitutsis. Épuration ethnique de l’armée et de la police.

1973 Nouveaux pogromes antitutsis. Épuration ethnique de l’administration, de l’école, de l’université. Coup d’État de Juvénal Habyarimana. Kayibanda mourra en prison l’année suivante. Évolution totalitaire de l’État.

1975 Signature d’un accord militaire entre Habyarimana et Giscard d’Estaing.

DU COUP D’ÉTAT D’HABYARIMANA À L’OFFENSIVE DU FPR :

Juillet 1973 Coup d’État de Juvénal Habyarimana, qui fait mourir son mentor Kayibanda en prison.

1975 Signature d’un accord militaire entre Habyarimana et Giscard d’Estaing.

Décembre 1978 Adoption d’une Constitution totalitaire faisant de chaque Rwandais, dès la naissance, un membre du parti unique, le Mouvement révolutionnaire national pour le développement (MRND). Le Parti-État organise toute la vie sociale. Habyarimana élu avec 99% des voix.

Décembre 1987 Fondation du FPR en Ouganda.

Décembre 1988 Habyarimana réélu avec 99,98 % des voix. Naissance d’une opposition démocrate vigoureuse.

Octobre 1990 Agitation politique. Première incursion du FPR au nord du Rwanda. La France déclenche l’opération Noroît et stoppe le FPR. Intervention de troupes belges et zaïroises qui se retirent rapidement. Les Forces armées rwandaises (FAR) massacrent un millier de Tutsis en représailles.

Décembre 1990 Le mensuel d’extrême droite Kangura publie « Les Dix Commandements du Hutu ».

Janvier 1991 Le FPR s’implante dans la région de Byumba, au nord-est du pays. Massacre de 2.000 Tutsis de Bigogwe en représailles.

DE L’OFFENSIVE DU FPR À LA FUITE DES GÉNOCIDAIRES :

Octobre 1990 Agitation politique. Première incursion du FPR au nord du Rwanda. La France déclenche l’opération Noroît et stoppe le FPR. L’armée rwandaise massacre un millier de Tutsis en représailles.

Juin 1991 Face à la contestation montante, le Parti-État, le MRND, cède du terrain. Instauration du multipartisme : naissance du PL (multiethnique), du PSD et du PDC (démocrates hutus), du MDR (raciste hutu, soutien critique d’Habyarimana) et de plusieurs partis d’extrême droite, comme la CDR, téléguidés par le MRND. Formation des escadrons de la mort (les « réseaux zéro ») qui terrorisent les opposants et les Tutsis.

Mars 1992 « Répétition générale » du génocide, avec le massacre de Bugesera. Apparition les milices Interahamwe (« Ceux qui combattent ensemble »).

Juillet 1992 Ouverture de pourparlers de paix à Arusha (Tanzanie).

Octobre 1993 Fin de l’opération Noroît, retrait de l’armée française. Arrivée des casques bleus.

6 avril 1994 L’avion de Juvénal Habyarimana est abattu. Déclenchement du génocide. Élimination des opposants hutus. Le FPR reprend les combats.

9 avril 1994 Le génocide s’étend hors de Kigali. À l’ambassade de France, formation du gouvernement intérimaire rwandais (GIR) par le Hutu Power.

21 avril 1994 Les massacres se sont étendus à Butare, au sud du pays. Au conseil de sécurité de l’ONU, la France vote la réduction du nombre de casques bleus, qui passent de 2.700 à 450.

17 mai 1994 Malgré l’opposition de la France, le conseil de sécurité vote le déploiement de 5.500 casques bleus. Le FPR s’empare le 22 de l’aéroport de Kigali.

22 juin 1994 Le Conseil de sécurité accorde son mandat à l’opération Turquoise.

4 juillet 1994 Le FPR tient Kigali et Butare. Turquoise crée sa « Zone humanitaire sûre » dans le Sud-Ouest, les génocidaires s’y réfugient, avec les populations hutues qu’ils encadrent. Poursuite des massacres de Tutsis dans la ZHS.

17 juillet 1994 Le FPR proclame la fin de la guerre. Des centaines de milliers de Hutus encadrés par les Interahamwe s’enfuient au Zaïre.

21 août 1994 Fin de l’opération Turquoise. La France évacue sur le Zaïre les derniers génocidaires. Au Rwanda, suppression de la carte d’identité ethnique.

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