★ La division du travail, la décroissance et le socialisme libertaire
" Depuis plusieurs années, de nombreux militants anarchistes et libertaires se réclament du principe de « décroissance ». Face à l'importance que prend cette tendance dans notre mouvement politique, il semble opportun de nous intéresser aux caractéristiques de la décroissance et du socialisme libertaire, d'en étudier les convergences potentielles. D'autre part, je tacherai d'aborder la question de la croissance sous l'angle de la division du travail. Fort de ce constat, interrogeons-nous sur la perspective d'une société « décroissante » et d'une société socialiste libertaire sous l'angle de la division du travail. Ainsi pourrons-nous préciser certains concepts, sortir de l'analyse monétaire de l'économie pour mieux appréhender ces problématiques et celles de l'économie en général.
La décroissance et le socialisme libertaire
Que veulent les partisans de la décroissance? Ils partent d'un constat : les ressources s'amoindrissent. D'autre part, le productivisme pollue énormément. La logique de profit tue l'humain et les écosystèmes. Notre consommation est donc trop importante et nous sommes trop nombreux. D'une façon ou d'une autre, il faut donc se serrer la ceinture et changer notre mode de vie et de production.
La réponse à cette situation trouve un certain échos dans la pensée communiste libertaire. « Mais avant de produire quoi que ce soit, ne faut-il pas en sentir le besoin ? N'est-ce pas la nécessité qui d'abord poussa l'homme à chasser, à élever le bétail, à cultiver le sol, à faire des ustensiles et, plus tard encore, à inventer et faire des machines ? N'est-ce pas aussi l'étude des besoins qui devrait gouverner la production ? Il serait donc, pour le moins, tout aussi logique de commencer par là et de voir ensuite comment il faut s'y prendre pour subvenir à ces besoins par la production. C'est précisément ce que nous faisons. » Ainsi s'exprime Kropotkine dans La Conquête du pain. Critiquant les économistes qui s'intéressent en premier lieu et avant tout à la production et au profit, il y oppose la perspective communiste d'une société s'interrogeant d'abord sur les besoins de la population avant de produire. On peut donc comprendre les sympathies des décroissants pour nos théoriciens. Car, nous aussi, nous rejetons la logique de profit. Nous aussi encore voulons la maîtrise de la production et de la consommation hors des mains des capitalistes qui cherchent le profit. Il n'est donc pas étonnant de voir, face à la montée des problématiques écologiques, l'apparition d'un courant de décroissance libertaire.
La division du travail chez Smith
Adam Smith, précepteur du jeune duc de Buccleuch, effectua avec ce dernier un voyage initiatique en Europe au cours du XVIIIe siècle. À l'issu de ce voyage, il publia Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations. La thèse est simple.
Adam Smith a pu observer plusieurs manufactures d'épingles. D'une part, il constate : « Un homme qui ne serait pas façonné à ce genre d'ouvrage, […] cet ouvrier, quelque adroit qu'il fût, pourrait peut-être à peine faire une épingle dans toute sa journée, et certainement il n'en ferait pas une vingtaine. »
D'autre part, il répertorie différentes étapes dans la création d'épingles : « L'important travail de faire une épingle est divisé en dix-huit opérations distinctes ou environ, lesquelles, dans certaines fabriques, sont remplies par autant de mains différentes, quoique dans d'autres le même ouvrier en remplisse deux ou trois. »
Or que se passe-t-il dans la manufacture ? « J'ai vu une petite manufacture de ce genre qui n'employait que dix ouvriers, et où, par conséquent, quelques-uns d'eux étaient chargés de deux ou trois opérations. Mais, quoique la fabrique fût fort pauvre et, par cette raison, mal outillée, cependant, quand ils se mettaient en train, ils venaient à bout de faire entre eux environ douze livres d'épingles par jour ; or, chaque livre contient au delà de quatre mille épingles de taille moyenne. Ainsi, ces dix ouvriers pouvaient faire entre eux plus de quarante-huit milliers d'épingles dans une journée. » La division du travail à l’œuvre dans la manufacture avec plusieurs ouvriers faisant chacun exclusivement une des étapes développe l'adresse du travailleur, réduit considérablement les temps de pause et rend le travailleur apte à améliorer sa productivité en prenant conscience des améliorations possibles.
Il en découle qu'une nation devient riche à mesure que les tâches de travail sont réparties et que les biens et services produits sont revendus sur le marché, lieu de rencontre de l'offre et de la demande. Le travailleur ou la collectivité qui veut subvenir seul à ses besoins et refuserait de se spécialiser sera peu productif et pauvre. La concurrence régule les spécialités devenues rares et chères en créant l'émulation par la venue de nouveaux producteurs sur le marché.
La décroissance sous l'angle de la division du travail
Telle est la thèse d'Adam Smith. « La nature et les causes » de la « richesse des nations », c'est-à-dire la croissance, sont la division du travail dans la société. Pour faire simple, une société qui se développe, c'est une société qui divise le travail, crée donc de la richesse, répond aux besoins, notamment les plus fondamentaux, de l'ensemble ou d'une majorité de la population.
À la lumière de ce raisonnement « smithien », il peut être intéressant d'analyser le concept de décroissance au sens propre : décroître signifierait multiplier les tâches de travail par travailleur ou groupe de travailleurs, à toutes les échelles et de restreindre le marché. Adam Smith observa d'ailleurs ce cas : « Il est impossible de passer très vite d'une espèce de travail à une autre qui exige un changement de place et des outils différents. Un tisserand de la campagne, qui exploite une petite ferme, perd une grande partie de son temps à aller de son métier à son champ, et de son champ à son métier. Quand les deux métiers peuvent être établis dans le même atelier, la perte du temps est sans doute beaucoup moindre; néanmoins elle ne laisse pas d'être considérable. Ordinairement, un homme perd un peu de temps en passant d'une besogne à une autre. Quand il commence à se mettre à ce nouveau travail, il est rare qu'il soit d'abord bien en train ; il n'a pas, comme on dit, le cœur à l'ouvrage, et pendant quelques moments il niaise plutôt qu'il ne travaille de bon cœur. Cette habitude de flâner et de travailler sans application et avec nonchalance est naturelle à l'ouvrier de la campagne, ou plutôt il la contracte nécessairement, étant obligé de changer d'ouvrage et d'outils à chaque demi-heure, et de mettre la main chaque jour de sa vie à vingt besognes différentes; elle le rend presque toujours paresseux et incapable d'un travail sérieux et appliqué, même dans les occasions où il est le plus pressé d'ouvrage. »
Le socialisme libertaire sous l'angle de la division du travail
Dans La Conquête du pain, Kropotkine n'est pas avare de critique envers la division du travail. Il convient de le citer abondamment :
« Voyez ce forgeron de village, disait Adam Smith. […] S'il n'a jamais été habitué à faire des clous, il n'arrivera qu'avec peine à en fabriquer deux ou trois cents par jour : encore seront-ils mauvais. Mais si ce même forgeron n'a jamais fait que des clous, il en livrera facilement jusqu'à deux mille trois cents, dans le cours d'une journée. Et Smith s'empressait d'en conclure : ‟Divisons le travail, spécialisons, spécialisons toujours ; ayons des forgerons qui ne sauront faire que des têtes ou des pointes de clous, et de cette façon nous produirons davantage. Nous nous enrichirons.”
Quant à savoir si le forgeron, qui aura été condamné à faire des têtes de clous toute sa vie, ne perdra pas tout intérêt au travail ; s'il ne sera pas entièrement à la merci du patron avec ce métier limité ; s'il ne chômera pas quatre mois sur douze ; si son salaire ne baissera pas lorsqu'on pourra aisément le remplacer par un apprenti, Smith n'y pensait guère quand il s'écriait : ‟Vive la division du travail ! Voilà la vraie mine d'or pour enrichir la nation !” Et tous de crier comme lui.
Et lors même qu'un Sismondi, ou un J.-B. Say s'apercevaient plus tard que la division du travail, au lieu d'enrichir la nation, n'enrichissait que les riches, et que le travailleur, réduit à faire toute sa vie la dix-huitième partie d'une épingle, s'abrutissait et tombait dans la misère, que proposaient les économistes officiels ? Rien ! Ils ne se disaient pas qu'en s'appliquant ainsi toute la vie à un seul travail machinal, l'ouvrier perdrait son intelligence et son esprit inventif et que, au contraire, la variété des occupations aurait pour résultat d'augmenter considérablement la productivité de la nation. C'est précisément cette question qui vient se poser aujourd'hui.
D'ailleurs, s'il n'y avait que les économistes pour prêcher la division du travail permanent et souvent héréditaire, on les laisserait pérorer à l'aise. […]
Eh bien, c'est ce principe horrible, nuisible à la société et abrutissant pour l'individu, source de toute une série de maux, que nous nous proposons de discuter maintenant dans ses manifestations diverses.
On connaît les conséquences de la division du travail. Nous sommes évidemment divisés en deux classes : d'une part, les producteurs qui consomment fort peu et sont dispensés de penser, parce qu'il faut travailler, et qui travaillent mal parce que leur cerveau reste inactif ; et d'autre part les consommateurs, qui produisant peu ou presque rien, ont le privilège de penser pour les autres et pensent mal parce que tout un monde, celui des travailleurs des bras, leur est inconnu. Les ouvriers de la terre ne savent rien de la machine, ceux qui servent les machines ignorent tout du travail des champs. […]
Ce qu'on a fait pour les hommes, on voulait le faire aussi pour les nations. L'humanité devait être divisée en usines nationales, ayant chacune sa spécialité. La Russie – nous enseignait-on – est destinée par la nature à cultiver le blé ; l'Angleterre à faire des cotonnades ; la Belgique à fabriquer des draps, tandis que la Suisse forme des bonnes d'enfants et des institutrices. Dans chaque nation on se spécialiserait encore : Lyon ferait les soies, l'Auvergne les dentelles, et Paris l'article de fantaisie.
Mais, ces vastes espérances s'évanouissent à mesure que le savoir technique se répand dans l'univers. Tant que l'Angleterre était seule à fabriquer les cotonnades et à travailler en grand les métaux, tant que Paris seul faisait de la bimbeloterie artistique, etc., tout allait bien : on pouvait prêcher ce qu'on appelait la division du travail sans crainte d'être démenti.
Or, voici qu'un nouveau courant entraîne les nations civilisées à essayer chez elles de toutes les industries, trouvant avantage à fabriquer ce qu'elles recevaient jadis des autres pays, et les colonies elles-mêmes tendent à s'affranchir de leur métropole. Les découvertes de la science universalisant les procédés, il est inutile désormais de payer au dehors à un prix exorbitant ce qu'il est si facile de produire chez soi. Mais cette révolution dans l'industrie ne porte-t-elle pas un coup droit à cette théorie de la division du travail que l'on croyait si solidement établie ? »
Peut-être devons-nous répondre que non. L'analyse de Kropotkine est fort juste et très pertinente, surtout pour son époque. Mais ce que critique le révolutionnaire russe est un aspect précis de la division du travail, sa spécialisation à toutes les échelles. La vision kropotkinienne s'inscrit-elle dans celle du paysan-tisserand passant d'une activité à une autre décrit par Adam Smith? Citons de nouveau La Conquête du pain dans le chapitre suivant consacré à la décentralisation des industries dans lequel il poursuit ce raisonnement : « Chaque nation trouve avantage à combiner chez soi l'agriculture avec la plus grande variété possible d'usines et de manufactures. La spécialisation dont les économistes nous ont parlé était bonne pour enrichir quelques capitalistes : mais elle n'a aucune raison d'être, et il y a, au contraire, tout avantage à ce que chaque pays, chaque bassin géographique, puisse cultiver son blé et ses légumes et fabriquer chez soi tous les produits manufacturés qu'il consomme. Cette diversité est le meilleur gage du développement complet de la production par le concours mutuel et de chacun des éléments du progrès ; tandis que la spécialisation, c'est l'arrêt du progrès. […] Pour que le champ soit bien cultivé ; pour qu'il donne les récoltes prodigieuses que l'homme a le droit de lui demander, il faut que l'usine et la manufacture, beaucoup d'usines et de manufactures, fument à sa portée. […] On verra ce que l'entassement sur un point du globe de cette immense variété de métiers se complétant mutuellement, et l'esprit vivifiant d'une révolution peuvent faire pour nourrir, vêtir, loger et combler de tout le luxe possible deux millions d'êtres intelligents. »
Aussi flou et surprenant que cela puisse paraître, la pensée kropotkinienne ne s'éloigne pas véritablement de celle de Smith et ne s'inscrit pas dans celle d'une décroissance.
D'une part, s'il critique le fait qu'un individu ou une nation s'attache à une activité ad vitam æternam, c'est qu'il constate surtout les dégâts sur l'individu qui s'enlise dans sa spécialité et qui en restreint ses capacités. Or, Kropotkine ne propose pas d'arrêter la division, mais de permettre à un individu de pouvoir passer d'une spécialité à une autre, « cette immense variété de métiers se complétant mutuellement […] pour nourrir, vêtir, loger et combler de tout le luxe possible deux millions d'êtres intelligents ». Considérant Kropotkine comme contemporain de Taylor et Ford qui appliquèrent à son paroxysme la division du travail telle que les économistes libéraux l'avaient définie, on ne peut qu'admirer la perspicacité avec laquelle Kropotkine entrevoit et proposait déjà d'une certaine façon dans sa réflexion économique ce que deviendra le modèle tayloro-fordiste et le toyotisme avec la diminution des heures de travail, la rotation des tâches et l'évolution de carrière.
D'autre part, s'il propose de « décentraliser les industries », ce n'est toujours pas pour arrêter la division du travail, mais la faire appliquer au maximum dans un territoire le plus limité. Encore une fois « cette immense variété de métiers se complétant mutuellement […] pour nourrir, vêtir, loger et combler de tout le luxe possible deux millions d'êtres intelligents ». Refuser la division du travail, c'est refuser la variété des professions dans une société qui croit en nombre d'habitants. Ce n'est pas le propos de Kropotkine, bien au contraire. La variétés des industries développe la richesse. La spécialisation telle qu'elle est définie chez Smith et les libéraux est une théorie juste. Seulement, elle n'est valable que pour un temps limité, celui du monopole national. La concurrence incitant donc à s'approprier le savoir-faire, pour mieux maîtriser une industrie, régule le marché.
Divergences fondamentales ou synthèse écologique : la décroissance libertaire en question
Les solutions des décroissants sont-elles les nôtres ? Car les décroissants posent le problème d'un point de vue malthusien : le poids démographique revient presque systématiquement dans leur réflexion.
La perspective décroissante s'inscrit-elle dans la vision du paysan tisserand d'Adam Smith ? Il semble que oui, rien ne laissant supposer à ce jour que nous pourrons pallier à l'amoindrissement des matières premières, notamment le pétrole, il faudrait se résigner à revenir sur notre système de production.
Or, historiquement, l'anarchisme, et le socialisme de façon générale, s'oppose au malthusianisme, lequel consisterait à dire que la Terre est trop limitée en ressources. Le problème n'étant pas les ressources mais la répartition des richesses et la façon dont est répartie la division du travail.
Observés à travers le prisme de la division du travail, la croissance et le développement semblent avoir été défendus et appuyés par les théories anarchistes.
Les problématiques écologiques sont réelles, tous en conviennent. Mais face à la raréfaction des ressources et aux pollutions, tout développement économique et démographique est-il impossible ? Malthus prédisait l'impossibilité de nourrir tout le monde au rythme où nous nous développions au XVIIIe siècle. Les progrès techniques lui donnèrent tort. Les décroissants se tromperaient-ils de la même façon ? Peut-être, mais les scientifiques eux-mêmes n'arrivant pas à s'entendre sur ce sujet, les décroissants ont donc leur place parmi les libertaires.
Ce qui est sûr, c'est que, malgré une apparente ressemblance, la réalité des propositions des décroissants remet profondément en cause les fondements de nos théories et de nos propositions. N'en doutons pas. Car c'est bien dans une perspective de développement que semblait s'orienter notre mouvance politique jusqu'à il y a une dizaine d'années.
Si nos sociétés modernes s'avèrent incapables de pallier à l'amoindrissement des ressources et aux dégâts sur nos écosystèmes, la décroissance est un salut nécessaire. Si, en revanche, le progrès technique et la culture, notamment en matière de consommation, permettent de maintenir un certain niveau de développement, et peuvent être décentralisés, comme dans la pensée de Kropotkine, alors la décroissance devra être considérée comme une énième théorie sectaire qui, derrière de nouvelles prophéties, vise à dominer l'humanité.
Perspectives immédiates
Quoiqu'il en soit, il semble indispensable de s'orienter vers un progrès technique et les investissements qui en découlent et de travailler nos habitudes de consommation. Non forcément pour se serrer la ceinture, mais pour proposer, dans la mesure de nos capacités, des produits et services qui respectent nos principes. C'était d'ailleurs l'esprit du label syndical des syndicalistes révolutionnaires (dont bon nombre d'anarchistes) qui s'inspirait lui-même des principes du mutualisme proudhonien. "
Nathan - 7 décembre 2014
Groupe Salvador-Seguí de la Fédération anarchiste
> Commentaire du Groupe de réflexion pour une Décroissance Communiste Libertaire :
" Il y a une chose intéressante qui est mise en avant dans cet article : le positionnement de Kropotkine pour la complémentarité locale et contre la division internationale du travail. S'il avait dû développer cette critique aujourd'hui, il aurait pris en compte à la fois les gaspillages énergétiques, les conséquences climatiques, les dégradations de la nature, liés aux transports de marchandises, ainsi que la ruine des peuples astreints aux monocultures par le capitalisme spéculatif (qui n'est qu'un aspect du capitalisme tout court) et les politiques du FMI. Cet angle de la critique rejoint les problématiques de la décroissance.
Il y a malgré tout quelque chose de gênant dans cet article, par exemple, lorsqu'un paragraphe se clôt sur la "concurrence régule le marché", sans critique de la concurrence économique, et sans penser l'appropriation des savoirs faires par d'autres moyens, ou d'autres logiques, tels que les phénomènes mimétiques traversant les rapports sociaux.
De même qu'un texte parlant de Kropotkine et du communisme libertaire, et dont le mot de la fin en vient, de manière assez contradictoire, à invoquer le mutualisme proudhonien.
Enfin, la décroissance n'implique pas nécessairement de rejeter tout progrès ou de se débarrasser de toute base technique de la société. Cette idée là, c'est le primitivisme et le survivalisme. La décroissance recherche un équilibre retrouvé au sein de société sans croissance : c'est à dire sortie de l'économie, de la valorisation (Argent>plus d'argent), réduction de l'empreinte écologique à un niveau soutenable et durable, limitation du réchauffement climatique, etc. Aujourd'hui, le progrès technique effectif, le productivisme, ne permet pas de maintenir un niveau de développement sur le long terme, mais implique au contraire une décroissance d'autant plus brutale et profonde qu'elle n'aura pas été consciemment préparée. Si un progrès technique était capable de contrer les effets de l'entropie, stabiliser le réchauffement, renouveler plus vite les ressources, éviter les pollution et abolir la nécessité humaine de s'atteler aux tâches de production, alors la décroissance serait certainement disqualifiée. Cependant, ce n'est pas ce qu'indique la science actuelle, au contraire. Parier sur une éventuelle découverte scientifique qui résoudrait tout, plutôt que de préparer une décroissance communiste libertaire, revient à la même logique que de croire aux miracles de la vierge marie ou à la résurrection du christ. "
Groupe de réflexion pour une Décroissance Communiste Libertaire
★ Avant la décroissance, la destruction du capitalisme - Socialisme libertaire
" Que les choses soient claires : la Fédération anarchiste (FA) est pour la décroissance libertaire, comme elle l'a exprimé lors de ses congrès en 2004 avec la motion Du développement à la ...
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La décroissance : une révolution commune et démocratique - Socialisme Libertaire
TRIBUNE. Nécessaire d'un point de vue écologique, la décroissance est aussi incontournable pour lutter contre la logique capitaliste et inventer une organisation sociale plus juste. Auteurs : ...
La décroissance : une révolution commune et démocratique.