★ Palestine-Israël, paroles d’anarchistes
" Voici deux interviews d’anarchistes palestiniens et israéliens. L’objectif pour nous est de montrer que de part et d’autre du « mur de la honte » des gens luttent contre l’oppression, contre le fanatisme et le nationalisme. Nous condamnons évidemment et sans réserve la politique criminelle du gouvernement israélien, mais étant donné le contexte des mobilisations « pro-palestiniennes » en Europe il nous a paru nécessaire d’apporter par nous mêmes quelques précisions supplémentaires :
– Nous ne soutenons en aucun cas les crimes du Hamas, ni aucun des mouvements qui réclament la suppression de l’État d’Israël. Nous sommes contre tous les États, pas contre un seul, et Israël ne peut certainement pas être considéré comme l’État le plus criminel du monde, ni d’ailleurs comme une puissance déterminant secrètement la politique des États occidentaux. Le nationalisme sert toujours à dissimuler l’oppression des travailleur-se-s, mais en quoi le nationalisme israélien serait-il pire que le nationalisme iranien ou français ?
– Nous ne partageons en aucun cas la position, reprise par certains groupes d’extrême-gauche ou libertaires, selon laquelle le « sionisme » (ensemble des courants justifiant l’existence d’Israël) serait une forme de fascisme. Si l’impérialisme israélien et la volonté d’expansion doivent être condamnés, l’existence d’Israël ne saurait être remise en cause.
– Nous ne rendons en aucun cas responsable la population d’Israël (et encore moins les juif-ve-s en général) des massacres commis par l’armée de ce pays. Même dans les soi-disant « démocraties », les gouvernements imposent leurs politiques. Rappelons que pour certains (Front National, Soral, Dieudonné, Parti Antisioniste…) le mot « antisionisme » n’est rien d’autre qu’un moyen de masquer leur antisémitisme.
– Nous critiquons vivement l’utilisation du terme « génocide » pour qualifier les crimes de l’État israélien, y compris dans les interviews que nous publions. Il s’agit certes de massacres, mais pas d’une volonté d’extermination raciale de la population arabe de Palestine. Nous refusons d’une manière générale tout parallèle qui pourrait être fait entre le massacre du peuple palestinien et les génocides de la Seconde Guerre Mondiale. Ces comparaisons sont des provocations sans fondement qui cachent le plus souvent des idées antisémites.
– Nous critiquons également une tendance récurrente d’une partie du mouvement dit « pro-palestinien » ou « antisioniste » à reprendre ces clichés ou raccourcis d’inspiration (même involontairement) antisémites, dans une vision binaire du conflit israélo-palestinien. Cette tendance est un important facteur de confusion politique, elle ne profite au Moyen-Orient qu’aux droites israélienne et palestinienne, et en Europe elle facilite l’éternelle tentative de retour des néo-fascistes.
– Nous considérons que l’antisémitisme est un danger important pour les groupes révolutionnaires, distinct des autres formes de racismes (non moins dangereux), puisqu’il se présente comme une critique radicale du capitalisme et du « système » assez semblable à la notre, mais qui désigne les juifs comme responsables. Le nazisme se présentait comme un mouvement révolutionnaire, anticapitaliste, et comptait parmi ses membres et sympathisants beaucoup d’anciens membres et sympathisants d’extrême-gauche, comme les antisémites d’aujourd’hui (FN, Soral…). "
- SOURCES : C.N.T. 25 - 26/09/2014
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