Ni Assad, ni islamisme et pas plus d'intervention impérialiste : Soutien à la résistance progressiste

Publié le par Socialisme libertaire

Syrie Assad



Ni Assad, ni islamisme et pas plus d'intervention impérialiste.
Soutien à la résistance progressiste. 

 

" Tendanciellement, en Syrie on trouve un affrontement d’Eros - symbole des forces de paix et d’amour - contre Thanatos - les forces morbides de haine et de destruction. Mais cette guerre est triangulaire car Thanatos se dédouble d’une part en une face gouvernementale dictatoriale (Bachar) et une face politico-religieuse barbare : les islamistes.

I - Un peuple en souffrance et trois acteurs en présence

La situation en Syrie se caractérise par un enlisement et un pourrissement de la guerre entre le régime dictatorial de Bachar El Assad et le double front qui s’y oppose d’une part la résistance syrienne démocratique et progressiste et d’autre part l’intervention des islamistes les plus radicaux de la planète, payés par les monarchies du Golf Persique.

II - Encore et toujours contre le régime de Bachar el-Assad !

Gilbert Achcar a raison de dire : « l’idée que l’ordre ancien, profondément inique et despotique, était un rempart contre « l’extrémisme islamique » est aussi inepte que la croyance que l’alcoolisme est une prophylaxie contre la crise de foie ! » (in Que reste-t-il du Printemps arabe ? - Gilbert Achcar - L’Orient-Le Jour)

G Achcar ajoute : « Il faut aussi être bien mal informé pour ignorer que le régime de Bachar el-Assad a délibérément alimenté le jihadisme sunnite syrien, tant en facilitant son intervention en Irak du temps de l’occupation américaine qu’en libérant ses militants des prisons syriennes en 2011, au moment même où le régime réprimait brutalement et arrêtait par milliers les démocrates du soulèvement syrien. »

III - Clientélisme tribal et religieux

Bahar Kimyongur s’offusque - à raison pour partie mais pas totalement - contre Gilbert Achcar en disant : « Si tous ces crimes sont commis en Syrie, pour M. Achcar, c’est de toute façon la faute à la dictature qui a »alimenté« le djihadisme. Et c’est d’autant plus la faute à la dictature syrienne que celle-ci est confessionnelle ajoute-t-il. » Ou est le problème ? G Achcar dit ici vrai ; pas B Kimyongur.

Et pour Achcar nul complot ! Il s’agit d’un banal clientèlisme tribal religieux, un clientélisme archaique qui permet de donner une base sociale à un dictateur !

IV - Contre l’anti-impérialisme de type campiste

Un certain anti-impérialisme se veut néo-campiste et défend le Sud de façon a-critique sans distinguer les classes dominantes du Sud des peuples-classe et surtout en défendant autant les dictatures ou les islamistes radicaux que les peuples-classes en résistance. Cela fait problème !

Nous, acteurs de solidarité des peuples-classe du monde, n’avons pas que des amis au Sud. Et ce que fait les USA en terme de soutien n’est pas le seul critère à considérer. A qui les USA donne des armes ? Aux résistants ? Non !

V - Il n’y a pas à choisir entre les forces de Thanatos !

Les pro-Bachar sont donc aussi en guerre pour maintenir la dictature effroyable de Bachar contre les islamistes : il n’y a pas à choisir ici entre les uns ni les autres. Tout cela n’est que barbarie ! Aucune intervention militaire extérieure n’est d’ailleurs envisageable.

Les seuls soutiens possibles, bien que difficiles, doivent aller aux résistants progressistes et à la population victime de la prolongation de la guerre.

C’est eux que l’on doit défendre. C’est un impératif catégorique politique !

VI - Avenir : le socialisme démocratique et laïque, pas l’islamisme !

Les brigades salafistes et djihadistes qui sévissent en Syrie nuisent à la construction d’un régime progressiste en Syrie ! C’est de la folie humaine en acte !

Ce qui est à espérer c’est que les résistants à Bachar El Assad puissent défendre un projet de régime socialiste démocratique et laique qui plaise à une population qui ouvre les yeux et reconnaissent la nature positive du socialisme démocratique .

Sur l’enlisement évoqué :

Alors qu’il entre dans sa quatrième année, le conflit syrien n’offre plus aucune perspective de règlement, ni militaire, ni politique, ni diplomatique. Toutes les voies ont été méthodiquement épuisées par les différents protagonistes. Depuis l’attaque chimique de la Ghouta, le 21 août 2013, qui a causé quelque 1 500 morts, la perspective d’une intervention militaire occidentale est définitivement enterrée,Barack Obama ayant renoncé à une telle option – malgré le franchissement, par le régime de Bachar Al-Assad, de la « ligne rouge » fixée par le président américain – au profit d’un accord sur le démantèlement de l’arsenal chimique syrien parrainé par Moscou et Washington.

Sur le drame syrien :

Sans perspective ni efforts pour en venir à bout, le drame syrien se résume désormais à des chiffres qui dépassent l’entendement. Au moins 140 000 morts ; et, avec 2,5 millions de réfugiés (sur 22 millions d’habitants), les Syriens sont en train de devenir la plus importante population de réfugiés du monde, devant les Afghans. Selon l’Unicef, le nombre d’enfants en danger en Syrie a plus que doublé depuis 2013, passant à 5, 5 millions. "
 

  • LIENS :

> The Left with the Syrian Revolution

> Gauche révolutionnaire syrienne sur ESSF

> "L’ennemi de mon ennemi n’est pas forcément mon ami" La vieille idée que l’ennemi de mon ennemi est mon allié, si pas mon ami, a la vie aussi dure que l’autre idée également néfaste qu’au nom de la lutte contre « l’ennemi principal » il faudrait tolérer les pires crimes de l’allié ou de « l’ennemi secondaire ».

> Plus de trois millions de Syriens forcés de fuir depuis 2011

 

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