★ VIVE LES ATHÉES ! VIVE LES RÉVOLTÉS !

Publié le par Socialisme libertaire

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« Athéisme, qui était une insulte envers les non-croyants et les non-pratiquants à l’origine, signifie absence de théologie. Par extension, au fil du temps, cela défini l’absence de croyances en des divinités (un ou plusieurs dieux) comme absence de croyances en d’autres mondes (Nirvana, Paradis, Enfer, etc.).

C’est une négation.

Par cette négation, il y a une remise en cause de l’ordre autoritaire établi. Il n’y a pas de concurrence entre athées et croyants, comme si tout se valait. En disant que le dieu serpent à plume ou que Thor n’existent pas, je n’affirme pas une croyance, je nie une croyance au nom de la réalité objective. Il en va de même avec le Dieu unique ou les balivernes chakratesques ou nirvanesques venu d’Orient.
Remarquons que cela n’induit aucun conflit personnel avec la personne en face, c’est un désaccord, discussion et débat peuvent avoir lieu.

En vérité, « je vous le dit », le vrai sujet qui dérange et rend odieux les croyants pratiquants c’est la suite logique : la négation de la religion. Car ici on touche un vrai problème social, les religions veulent s’imposer, donner des règles de vies. Vendre leurs morales pour mieux soumettre à leur dogme ridicules. Classer le Bien et le Mal afin d’asservir les individus au nom de leurs fantasmes divinatoires. Mettre en place des institutions de contrôle (églises, mosquées, synagogues, temples) qui furent toujours complices et sources d’inspiration aux pires polices du monde. Menacer de peines surnaturelles, lorsque cela n’est pas réellement physique, pour mieux faire plier la liberté de pensée hors des clous. Le tout officiellement pour plaire à un Bon Dieu qui, malgré ses super pouvoirs magiques, semble infiniment s’intéresser à ce qui se passe dans nos assiettes, ou encore souhaite que Jean-Kévin se fasse rôtir en Enfer car il s’est branlé hier soir. 

Officieusement et à peine caché, toutes religions ne visent qu’à une seule chose : le Pouvoir. Pouvoir dans les têtes mais surtout Pouvoir politique. Et c’est le seul motif d’existence de leur prêtres et de leurs hiérarchies, qu’elles soient dures ou molles… ou faussement gentillettes.

Jusqu’ici, athées, déistes (croire en un dieu mais pas aux religions), agnostiques, seraient assez en accord.

Puis apparaît un nouveau truc qui se nomme néo-athéisme. Il y a des arguments intéressant et des personnalités très bien en son sein, ou définies comme telles. Mais il y a aussi des fieffés marbrés du bulbe, qui, au nom de la science, en réalité du scientisme voudraient remplacer les religions. Étant une nouvelle religiosité de facto. Certains de ces ahuris voudraient même faire des Eglises ! Eglises et non mosquées, car issu de pays protestants ou catholiques, ils ne se rendent pas compte que, certes débarrassés de Dieu, ils sont toujours endoctrinés par les schémas de pensées de leur religions territoriales.

Ce débat ne date pas d’aujourd’hui. En son temps, Bakounine, défenseur de la science, dans le sens que cette dernière permet de connaître le monde tangible, nous mettait en garde contre le scientisme d’Auguste Comte, contre le gouvernement de la Science. En effet, la science est toujours soumise à  l’ordre politique social et économique. Ce sont les humains qui décident de ces recherches, selon leurs mentalités, leurs valeurs morales.

Sans faire appel aux penseurs ou penseuses anarchistes, bien avant eux au 17ème siècle il y avait ceux qui furent appelés les libertins érudits qui, souvent persécutés, avaient compris que le pouvoir religieux (qui était aussi politique) est faux et qu’un monde meilleur sur Terre et non dans un prétendu Ciel, est possible. Pourtant parmi ces libre-penseurs, il y avait des gens qui réfléchissaient à la magie ou à l’alchimie, chose ridicule aujourd’hui mais peu gênante, d’autres gardaient l’idée d’une « unité » du monde, débat philosophique sans fin. Mais ils rejetaient les dogmes religieux et leurs mythes. Ainsi, 4 siècles plus tard, certains athées n’ont toujours pas compris que si le fond est faux, il faut aussi rejeter la forme.

Aucune raison de se mettre une nouvelle chape de plomb au dessus de la tête sous l’œil inquisiteur de la Science.

« Nous combattrons tous les mensonges, même ceux cachés sous le manteau de la science » disait l’anarchiste italien Malatesta

Le souci avec ce néo-athéisme, est le même que pour bon nombre d’athées, c’est de ne pas réfléchir un pas plus loin que « la mort de Dieu ».

A l’arrivée de la Révolution française, tout discutable fut elle, une chose forte et profonde a eu lieu : la mort du roi et la fin de la monarchie de droit divin. La noblesse était maître parce que les curés la soutenaient et reconnaissaient son pouvoir donné par Dieu. Pouvoir voulu par Dieu et donc intouchable et non-critiquable ? PIPO ET FUMISTERIE répondit cette période historique. Il y avait eu des antécédents, le 10 février 1258, le petit fils de Gengis Khan détruit le califat de Bagdad, lui aussi se voulait invincible grâce aux super-pouvoirs d’Allah ! Bonne blague ! Allah et ses supers pouvoirs dignes des Avengers fut moins fort que de très bons archers à cheval !

Il serait donc temps que athées, ou néo athées, ou athées-machins voir athées-bidules, et sans doute même aussi les agnostiques, comprennent qu’il faut encore combattre une divinité hypocrite, la nouvelle Tromperie transcendantale : le Capitalisme.

Car ce nouveau Moloch a des fidèles qui n’ont pas peur de faire des sacrifices humains, directement  à travers ses guerres. Indirectement à travers la misère créée par ses modèles économiques. Ou encore la destruction écologique sur l’autel du Profit. Pour se faire il a son bras politique armée : l’Etat moderne, d’où l’idée est né dans la tête du philosophe Hobbes qui ne s’était pas trompé en lui donnant un surnom biblique : le Léviathan.

Pour celles et ceux qui douteraient de la religiosité du Capitalisme, rappelons-nous que les « lois du marchés » ne sont que des croyances qu’on nous présente comme des lois physiques. Rappelons-nous que le sacro-saint Marché est dirigé par la « main invisible » (Adam Smith) qui n’est autre que la main de Dieu. Mettant l’accent sur la Marchandisation du monde, nous voyons une masse de  fidèles réclamant sa « marque » son dernier gadget. Les Staline de toutes obédiences qui se voulaient athées ou non, ont mis en place des systèmes d’endoctrinement et de répressions de types religieux. Ils furent des grands serviteurs, des papes et des ayatollahs du Capitalisme d’État. D’où le  surnom de jésuites rouges que donna Bakounine aux marxistes, surnom repris par les autres anarchistes russes face aux bolchéviks qui firent les répressions contre-révolutionnaires.

Si il n’y a pas obligatoirement un Jésus au mur et qu’il en est fini des portraits de Staline ou Mao, allez comprendre ce que c’est cette idolâtrie des stars, des sportifs, etc. ? Qu’est ce donc si ce n’est un culte de la personnalité ? Personnalités marchandes et rentables, comme l’exige la religion du Capital.

ATHÉE c’est une chose, pour être cohérent il faut être RÉVOLUTIONNAIRE.

Combattre un Dieu qui n’existe pas est sans aucun doute utile dans une envie de lutter contre le décervelage, mais ceci est moins pertinent que de combattre ses commerciaux ! Peu savent que la majorité des hiérarchies sont issu des religions, sans le savoir, chef de ci, manager de ça, DRH, ne sont pas le fruit d’une décision collective, ils sont tel l’évêque, le roi ou le sultan, considérés supérieurs par cet héritage que « Dieu l’aurait voulu ». Combien de fois nous avons pu entendre tristement dire « oui mais le patron est plus intelligent que nous » alors que non, il est souvent un ridicule guignol, qui bénéficie d’une soumission dont la généalogie remonte à des principes religieux. Le Capitalisme, du moins la classe sociale qui le défend, utilise parfois encore prêtres et imams, mais à une époque technologique il préfère faire appel aux « spécialistes ». Le psychologue, le coach, à évincer le prêtre. Comprenez bien, pendant que ces soi-disant spécialistes sortent leurs pseudo-sciences en voulant culpabiliser celle ou celui qui n’a pas intériorisés les dogmes, elle ou lui oublie que le réel problème vient de son environnement social. Si elle vous persuade que le problème ne vient que de vous, la hiérarchie s’en porte à merveille puisqu’il n’y aura pas de critiques sociales, politiques, économiques voir même philosophique.

Le Pouvoir annihile ses victimes par le biais de ses spécialistes qui matraquent à grand coup de « nous, on sait ».

Alors que penser et quel chemin prendre ?
Revenons à cette révolution française : fin des privilèges, établissement de nouveaux, et, malheureusement ascension de la bourgeoisie. Cette bourgeoisie, suivit de toutes les bourgeoisies du monde met en place le Capitalisme moderne dans ses rouages économiques mais aussi dans sa  mentalité. Dans ses idées, elle contient déjà en « prototype » tous les différents systèmes du Capital, que ce soit les fascismes venant de droite ou de gauche, les libéralismes (néolibéralismes, ultralibéralismes etc.), bref tout les systèmes qui par leurs principes, s’ils ne sont pas contrecarrés, contiennent la misère sociale (extorsion de la plus-value), la misère morale (propagande de masse) les rafles, les exécutions de masses (issues de la concurrence entre fraction bourgeoises avec les États comme levier pour l’envoi des armées), l’exploitation et les destructions des éco-systèmes (par le biais de l’industrialisation jumelé à l’exploitation des travailleurs). Si l’histoire du Capital ne va pas toujours dans les extrêmes c’est parce qu’il y a eu des découvertes qui ont permis de relancer les  économies avant les drames, et surtout, les luttes sociales qui, en créant un rapport de force font concéder aux tenants du Capitalisme une partie de leurs objectifs.

Après la Révolution française, une poignée de révolutionnaires sincères constatent que le but de « liberté, égalité, fraternité » a échoué. Ils sont loin d’être parfait, parfois en désaccord entre eux, parfois léger et incohérent sur certains points précis. Ce qui les unis et qui est toujours d’actualité est une base solide. On les retrouve dans la conjuration dite de Babeuf : la Conjuration des Egaux. Ils sont les ancêtres de tous les mouvements qui se voudront émancipateurs par la suite.

Notons quelques points important :
Sylvain Maréchal, auteur du « Dictionnaire des Athées » rédige avec Babeuf le « Manifeste des Égaux ». Dans ce manifeste il est question pour la 1ère fois de manière totalement clair, de la fin de la propriété individuelle des moyens de production au profit d’une gestion collective. Oui sans Divinité avec ses sbires, il n’y a pas lieu que des personnes amassent des terres, des ateliers, des lieux de production ou de distributions. Il n’y a pas un Droit naturel pour qu’il y ait des privilèges économiques ou sociaux. Pour reprendre les mots d’un autre membre de la conjuration, Philippe Buonarroti, infatigable pourfendeur des inégalités, nous devons établir une « Égalité Réelle » pour  créer « le Bonheur Commun ». Ce n’est pas une égalité naturelle comme le disent les menteurs au service de la domination marchande, mais bien une Égalité sociale et économique. Bien sur ce n’est pas « naturel » personne ne nie qu’il y a des santés fragiles et des santés robustes, que certains  courent vite et d’autres non, que certains voient très bien et que d’autres ont des problèmes de vue !

Mais l’Egalité sociale permet de soigner celles et ceux qui ont une santé fragile, permet d’avoir des  lunettes, sans rentrer dans un infâme jeu de concurrence où le plus riche aura et le pauvre sera  dépossédé du droit de vivre dignement. L’accès à ce que peut permettre une société doit être égale pour tous. Pour cela fin des privilèges conscient ou non de droit divin, fin de la propriété privée des privilèges économiques.

Ce n’est pas pour rien que presque 100 ans après ces conjurés, l’anarchiste Kropotkine quand il écrira « La Morale anarchiste » expliquera que c’est une morale basé sur l’Egalité. Défenseur de la Liberté, il sait que cette dernière ne peut être pleine et entière que dans une société égalitaire. Certes vous pouvez prendre votre sac à dos et aller vivre au Pôle Nord ou dans la jungle amazonienne, vous serez totalement libre sans personne pour vous emmerder, mais vous allez vite vous faire chier et il faudra accepter de vivre avec des manques dû à l’inégalité de la Nature. Seule l’action conjuguée des humains permet, de palier à ces problèmes. On bénéficie d’une plus grande Liberté quand on bénéficie de l’Egalité de l’action commune des humains. D’où la liberté concrète a un lien direct avec l’égalité sociale et collective qui permet la Liberté sociale et collective.

Pour cela le mot Liberté n’est pas la liberté métaphysique, mais la liberté individuelle et collective.
La liberté de fait et non juste de droit. « Un bourgeois vous dira qu’un individu mort de faim était libre de manger ! » disait Malatesta. Encore aujourd’hui, il y a une multitude d’exemples. Il y a la  liberté de droit de circulation, mais si vous n’avez pas les moyens financiers d’aller quelque part ce Droit est une chimère. C’est donc bien l’Egalité réelle qui permet la liberté de fait.

Apparaît la différence entre anarchisme et autres mouvances révolutionnaires ou voulant du  changement, l’anarchisme vise une société égalitaire et libertaire alors que les autres châtrent soit l’Egalité soit la Liberté retombant dans les erreurs des différents courants révolutionnaires historiques qui n’ont pas vu que soit l’Etat soit le Capital sont sur un mode de fonctionnement religieux. Ce qui n’est pas étonnant la majorité de l’Histoire fait que les 3 pouvoirs (politique, économique et spirituel) fonctionnent ensemble en vue de dominations d’une minorité sur la majorité.
Pour faire un détour par l’actualité les « wokes, wokistes » causant de minorités « oppressées » sans comprendre que ces dernières font parti de la grandes majorité des opprimés, divisent et saccadent le potentiel émancipateur du Peuple, il n’est donc pas étonnant qu’ils sont tous consciemment ou non à la solde de petits roitelets opportunistes visant du Pouvoir. On comprend mieux aussi leurs sempiternelles leçons moralisantes digne des affreux ensoutanés camouflant la cilice.

Maintenant le mot « Communisme » est galvaudé et incompris étant synonyme des tyrannies de types marxistes. A l’origine le mot « Communisme » veut dire « mise en commun », c’est pour cela qu’on parlera de communisme anarchiste (mise en commun fédéraliste et autogestionnaire) opposé au communisme autoritaire qui conserve l’Etat au point d’en faire le rouage principal de la société. Communisme Autoritaire qui n’a jamais rien eu de commun (puisque propriété de l’État) et dont les dirigeants sont sur le modèle hiérarchique des religions.

Si le spectre Autoritaire a le « tout Etat » d’un coté, il a le « tout économie privée » de l’autre représenté par divers courants libéraux et libertariens source d’injustice et d’inégalité se justifiant par une morale soit totalement religieuse avec la « main invisible », soit avec une croyance eugéniste. Parmi eux des scientifiques franchissant la barrière réellement scientifique du darwinisme, pour aller vers une conception politique la pseudo-science du social-darwinisme, qui n’a rien a envier à des concepts proche du nazisme. Ce libertarianisme a des théories économiques récentes et se marie bien avec les idées partagés actuellement par les médias. Pour info beaucoup de révolutionnaires ont eu tort, ou sont tombés dans le piège, de croire un Marquis de Sade l’un des leurs. Sade, certes, est athée, mais son anti-égalitarisme, le fait vénérer la propriété privée au point de considérer les plus faibles (social-darwinisme) comme des objets, il n’est pas pour la liberté sexuelle et la fin des normes oppressantes, mais pour l’esclavage sexuel au profit du propriétaire. Sade 1er libertarien…
Et la Fraternité ? Serions nous frères et sœurs comme chez Jésus ou Mahomet ? Frères parce  qu’enfants de Dieu ? Belle élucubration à classer avec les dingos du new-age !

Frères et sœurs de…

Frères et sœurs de misères, frères et sœurs de Lutte, au gré des turbulences frères et sœurs d’infortunes. Fraternité car ensemble nous sommes plus fort. A l’opposé de la Concurrence si cher aux économistes bourgeois. C’est pour ce motif d’ailleurs qu’il préfèrent développer l’égoïsme par le biais des médias afin d’éviter la création d’une force collective et autonome qui mènerait la lutte contre les inégalités et leur injustices.

Cette idée de fraternité est la même chose que l’Entraide. Non pas une solidarité issue de la pitié, de la charité, plein de compassion qui souvent cache l’idée de se sentir supérieur : non. Une entraide qui  vient gratuitement car je reconnais l’autre étant comme moi, parce que nous sommes Égaux.

L’athéisme en tant que négation est porteuse d’un regard critique sur les valeurs morales se présentant comme allant de soi. Et parce qu’il ne vit pas la tête dans les Cieux, un athée ayant la liberté de pensée en dehors des dogmes est un révolté, il doit ou il peut, à chacun(e) ses responsabilité(e)s, réfléchir et participer à l’élaboration d’une société plus juste, dans le sens de ce qui pourrait se nommer le progrès social. De fait il y a bien un mouvement historique contenant une philosophie sociale émancipatrice qui va dans ce sens et qui n’a pas la prétention de régler toutes les questions, ni d’imposer au cordeau les choix de vie comme font les autres, c’est l’Anarchisme. »

T.
 

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