★ Manifeste pour notre anarchisme
★ Manifeste pour notre anarchisme.
Groupe libertaire Jes Futuro.
Plus il y a de violence, moins il y a de révolution.
« Le présent manifeste présente nos intérêts, nos principes et nos revendications du moment. Il ne saurait être immuable ou considéré comme une règle. Mais c’est aussi une modeste synthèse de lectures, de débats, l’aboutissement de remises en question pas toujours faciles, le résultat d’un long cheminement militant, de réflexions laborieuses et diverses qui pour nous sont loin d’être anodines. Aussi nous demandons à toute personne désireuse de rejoindre le Groupe anarchiste Jes Futuro de respecter, de lire et de bien comprendre ce texte. Si nous sommes ouvert.e.s à la discussion, toute remise en cause sérieuse des principes ci-dessous exprimés doit se faire de manière motivée et dans le cadre d’une réunion décisionnelle du groupe ! Il nous faut une base pour aller de l’avant.
Qui sommes-nous ?
Nous sommes anarchistes. Pour agir, réfléchir, écrire, nous nous inspirons partiellement ou non des écrits et des pratiques d’illustres camarades, mais aussi des milliers de copains et copines anonymes qui ont forgé le mouvement libertaire international jusqu’à aujourd’hui. Nous puisons des idées un peu partout dans des textes fondateurs libertaires classiques (voir Bakounine, Malatesta, Goldman, de Cleyre, Bookchin, Hem Day, etc), dans la presse libertaire, dans les déclarations de l’International des résistant.e.s à la guerre, de la Föderation Gewaltfreier Aktionsgruppen (Allemagne), du groupe De Fabel van de illegaal (Pays-Bas), du groupe Anarchisme et Non-Violence (France), mais également dans le creuset des théories féministes/proféministes, celles pour la décroissance économique pour la simplicité volontaire, pour la non-violence active, le pacifisme intégral, le mouvement pour les transports gratuits et la vélorution, etc. Nous remercions toutes et tous ces camarades sans qui nous serions sans doutes restées des rebelles sans cause condamné.e.s certainement à réinventer l’eau chaude.
Nous voulons transformer l’organisation de la société capitaliste et patriarcale, supprimer l’exploitation de l’humain par l’humain et toute forme de domination. Notre mouvement est issu du socialisme révolutionnaire ; si nous reconnaissons bien sûr la lutte des classes, nous ne pensons pas comme les marxistes que tout se résume à l’exploitation économique d’un groupe humain sur un autre, ni qu’un parti d’avant-garde révolutionnaire concentrant tous les pouvoirs doit nous guider vers notre idéal. L’analyse marxiste classique méconnaît foncièrement les rapports humains en se concentrant uniquement sur les facteurs socio-économiques. L’anarchisme social partage une grande partie de l’analyse économique marxiste (voir Bakounine) mais bon nombre de rapports de domination entre les individus peuvent être relativement indépendants des facteurs économiques : sexisme, homophobie, etc.
Le groupe anarchiste Jes Futuro entend développer au quotidien les idées, les pratiques anarchistes dans la vie publique comme dans la sphère privée et changer la société pour le communisme libertaire. Nous sommes des femmes et des hommes décidé.e.s à lutter ensemble contre l’injustice généralisée par les systèmes actuels qui régissent notre société et contrôlent nos existences : capitalisme libéral ou d’Etat (cf. Chine), productivisme, patriarcat, nationalisme.
Pour notre autonomie
Nous luttons pour un autre présent, pour un avenir différent de celui réservé pour nous et nos descendant.e.s par la classe possédante (la bourgeoisie) motivée par ses seuls intérêts financiers, par l’Etat (et les différents gouvernements à sa botte), par les différents lobbies patronaux, les différentes sectes religieuses, par les médias aux ordres, par les différents groupes conservateurs et d’extrême droite, les machos, les virilistes, etc. Nous luttons contre l’oppression et la tyrannie qu’elles exercent dans l’entreprise, à l’école, dans la rue, dans la famille, dans le couple, etc.
Contre l’État et les gouvernements
Nous désirons sortir de l’ornière tracée pour nous par les partis politiques (même dits « révolutionnaires »), par les bureaucraties syndicales et par les nouvelles associations « altermondialistes » réformistes dont les principaux projets sont de reconstruire l’opposition social-démocrate et de restaurer la puissance soi-disant perdue de l’État face à la finance et à l’ultralibéralisme.
Ces derniers pensent que l’État peut être un instrument de régulation de l’économie et par là même l’outil d’une meilleure justice sociale. Nous sommes d’un avis différent et ne cessons de répéter : « Capitalisme partout justice nulle part », « Ni réformable ni citoyen, il n’y a pas de capitalisme à visage humain », etc. L’État et les gouvernements ne peuvent être un rempart efficace face à la voracité de la bourgeoisie nationale et internationale. Au contraire, l’État est leur bras armé pendant les temps trop rares de contestation sociale et pendant les guerres qu’elles ont provoquées... Ils bradent peu à peu au secteur privé tous les services publics et les systèmes de protection sociale.
Même la gauche au pouvoir en France, en Grande-Bretagne, en Espagne, etc. a grosso modo appliqué en matière d’économie la même politique que la droite et, en ce qui concerne la sécurité et l’émigration, elle a repris les idées de l’extrême droite. Aujourd’hui, le champion brésilien élu de la gauche du Parti des travailleurs Lula s’est aplati devant le FMI et a entre autres, tout de suite fait augmenter le nombre d’années de cotisation pour les retraites !
Si nous sommes contre l’État, nous luttons pour la reconquête des services publics et de protection sociale. Nous souhaitons qu’ils soient gérés par leurs propres salarié.e.s ainsi que par des usagers intéressés.
Contre le capitalisme et la société de consommation
Le capitalisme est un système de domination et d’exploitation par excellence. Il fait concentrer les richesses, le pouvoir économique et politique dans les mains d’une minorité qui veut tout contrôler et surtout se maintenir en place partout et par tous les moyens (police, armée, prisons, partis politiques, syndicats jaunes, propagande médiatique, contrôle du chômage et des flux migratoires, courte vie des produits vite remplaçables, gaspillage, idéologie de consommation et publicité, etc.). Le capitalisme est responsable, à divers degrés, des inégalités sociales, des guerres, des désastres écologiques, de l’exploitation du Nord par le Sud, etc. Selon ses besoins, les résistances locales, il accorde des avancées sociales, les reprend, etc.
Basé sur l’expansion du marché de la société de consommation, la croissance économique, le capitalisme pille les ressources naturelles jugées à tort comme inépuisables. Pourtant, il n’y a pas de croissance infinie possible sur une planète finie. Le combat libertaire écologiste anticapitaliste doit être couplé avec la lutte pour la décroissance économique.
Pour l’égalité
Nous luttons pour une réelle égalité entre les individus, quelles que soient l’origine ethnique, l’orientation sexuelle, le sexe, l’âge., etc. Il n’y a pas de véritable égalité sans égalité économique et sociale, sans une réelle égalité entre hommes et femmes.
Les apôtres du capitalisme disent qu’il est incontournable, c’est certainement une excuse pour ne rien proposer de nouveau, pour ne rien changer. Ses défenseurs affirment qu’il n’y a que deux options possibles : capitalisme synonyme de démocratie (parlementaire et représentative) ou la dictature. Ils oublient que des pays aux gouvernements dictatoriaux ont une économie capitaliste. Évidemment pour nous, il existe une alternative.
Les moyens de production, les services publics des secteurs entiers de l’agriculture doivent être socialisés, reconvertis et autogérés par les salarié.e.s et les usagers eux/elles-mêmes, pour le bien de l’ensemble de la collectivité, dans le respect de la population, de l’environnement. Sans l’intervention d’un État régional, national, supranational, la vie collective doit se développer à la base (individus, conseils communautaires et d’entreprises) dans le cadre du fédéralisme libertaire transnational, de l’autogestion, de la démocratie directe, de l’entraide, du respect de l’autre et de la différence.
Le nationalisme, la lutte armée
Si nous sommes pour l’autonomie, l’auto-organisation des groupes humains, nous nous battons contre tout ce qui pourrait transformer définitivement le monde en un ensemble de prés carrés ethniques étanches. Nous ne perdons pas de vue que le nationalisme privilégie des éléments culturels, biologiques (le sang et la terre), civiques, de libération nationale (une terre, un peuple). Qu’il se dise de gauche ou de droite, le nationalisme tend toujours, à un moment ou à un autre, à masquer les relations de pouvoir capitaliste, à nier la lutte des classes au profit d’un pacte social de cohésion national basé sur le capitalisme libéral ou d’État, sur le patriarcat et bien souvent la xénophobie.
Toute l’idéologie du nationalisme (comme la religion) finit par déraper dans l’exclusivité et s’appuyer sur un fond patriarcal de domination de la femme et d’oppression des minorités sexuelles pour se développer et se maintenir. La lutte des femmes équivaut alors à un danger pour l’unité nationale. Elles doivent traditionnellement procréer le plus possible et transmettre la culture nationale. Les hommes doivent être virils et protéger la nation (et aussi faire en sorte qu’elle se reproduise) en employant la force si nécessaire. A cause de leur rôle éducatif traditionnel, les femmes incarnent souvent la nation et son honneur. C’est pourquoi en cas de guerre, elles sont souvent les civiles victimes de viols, de prostitution forcée. Les femmes qui participent à l’effort de guerre ou à la révolution nationale en remplaçant les hommes dans les industries, ou qui luttent dans les bastions de libération nationale, sont en général vite reléguées à des rôles traditionnels au foyer, dans la famille, dans le couple et perdent pour la plupart des droits acquis en l’absence des hommes : droit au travail, droit à l’expression publique, participation aux décisions politiques impliquant l’ensemble de la communauté.
Dans l’idéologie nationaliste, il n’y a généralement pas de place pour les personnes qui divergent par leur orientation sexuelle du modèle dominant génitocentré, hétérocentré. Les minorités sexuelles, les célibataires sont vite perçues comme des parasites, des traîtres à leur patrie, voire des sous-humains.
De plus, la plupart des groupes nationalistes ne renoncent pas à la lutte armée. Des anarchistes (une minorité agissante) par le passé ont pratiqué la propagande par le fait. Ils /elles se sont de plus en plus éloigné.e.s de l’idéal anarchiste en devenant de plus en plus des professionnel.le.s de la révolution et des armes, en se coupant progressivement de la population qu’ils /elles désiraient défendre. Ces initiatives ont été contre-productives, elles ont fait des victimes innocentes, elles furent le prétexte d’une répression accrue contre le mouvement révolutionnaire. Enfin, les mouvements armés créent de nouveaux rapports autoritaires, l’intégration progressive de l’esprit guerrier dans la révolution et l’organisation hiérarchique, réputée être la seule à rendre possible des actions militaires efficaces retardent eux-mêmes la révolution. Les moyens sont la fin. Aujourd’hui, nous estimons que la lutte armée est un piège dans lequel il ne faut pas retomber.
Pour ces diverses raisons, nous pensons que nous devons préserver notre indépendance par rapport aux divers groupes nationalistes même de gauche. Cependant, nous n’ignorons pas que les divers mouvements séparatistes (sans doute pour leur attachement à la lutte armée), ainsi que les divers mouvements culturels qui leur sont plus ou moins liés, sont victimes d’un acharnement répressif de l’État. Au cas par cas, le groupe doit réfléchir de quelle manière il manifeste son soutien ou non.
Violence, non-violence active, guerres
Nous pensons que la majorité des injustices sociales, des dominations contre l’individu (chômage, racisme, sexisme, xénophobie, homophobie, âgisme, etc) se manifestent par des violences physiques, psychologiques, dans la sphère privée et publique. Aussi en tant qu’anarchistes, nous ne pouvons éviter de traiter cette question centrale.
Pour nous, la violence entre les êtres humains ne se résume pas à un phénomène naturel. Nous ne pensons pas non plus qu’elle soit innée chez l’homme et la femme, contrairement à l’agressivité qui n’est pas une chose forcément mauvaise en soi car elle permet de rassembler des ressources pour par exemple lutter et s’émanciper. Plus que dans des pulsions (selon la psychanalyse), les violences ont leur origine dans la violence éducative pratiquée par les adultes, les systèmes capitaliste et patriarcal. Nous reprenons à notre compte cette citation d’un certain Erich Fromm : « La société moderne, avec son aptitude presque illimitée à détruire des vies humaines à des fins politiques et économiques, se protège au mieux de la question [...] élémentaire qui consisterait à se demander de quel droit elle le fait, par la supposition que sa destructivité et sa cruauté ne sont pas engendrées par notre système social, mais sont des caractéristiques innées de l’homme. »
Pour la majorité des gens la révolution doit être forcément violente, armée et... sanglante. Pourtant, tout processus libérateur, révolutionnaire armé se réduit et se fourvoie rapidement dans une organisation pyramidale (avec son chef de guerre) paramilitaire hiérarchisée. Alors, c’en est vite fini de la démocratie de base, des libertés individuelles et de la révolution même. Pour le Groupe Jes Futuro toute guerre (même dite révolutionnaire) est un crime contre l’humanité. Tout mouvement d’émancipation authentique n’est possible que par des pratiques et des structures d’organisation non violentes. L’action directe non violente qui a déjà fait ses preuves est à privilégier : grèves, occupations, manifestations, désobéissance civile, objection de conscience, blocages, boycott, sabotage (les biens matériels ne souffrent pas !) En évitant le plus possible de rentrer dans l’engrenage de la violence, nous éviterons de ressembler aux dominant.e.s et de paver de cadavres la voie vers notre utopie. Des moyens en contradiction avec le but final entraînent logiquement un résultat différent sinon opposé !
Contre le patriarcat
Le Groupe Jes Futuro ne considère pas les luttes antipatriarcales comme secondaires. Au contraire, en tant qu’anarchistes nous luttons contre des structures où la violence, la domination des hommes est omniprésente et où l’oppression des femmes et des minorités sexuelles (lesbiennes, gays, trans, bis) est quotidienne.
Libération des femmes signifie qu’elles luttent pour leur autodétermination. Pour les encourager, nous ne pouvons qu’être partisans de la création d’espaces séparés par et pour les femmes (non-mixité) où le respect, la protection leur seront assurés, où leur résistance s’organisera. Les hommes anarchistes, même s’ils s’en défendent ou refusent cet état, sont aussi bénéficiaires à divers degrés et plus ou moins consciemment du patriarcat. La discussion avec les féministes accompagnée d’une remise en question personnelle par rapport à la violence masculine, l’homophobie, au virilisme, à l’hétérocentrisme,etc. ne peut être que salutaire pour les hommes. La lutte contre le patriarcat est aussi une lutte de libération pour les hommes.
Le patriarcat était un système d’oppression collective des hommes sur les femmes bien avant que le capitalisme arrive en scène. Ces deux systèmes autonomes de prises de pouvoir se sont largement accommodés et renforcés l’un l’autre. Aujourd’hui en Occident, malgré des avancées pour les droits des femmes, le constat est inchangé : les patrons, les cadres, les dirigeants politiques, syndicaux, associatifs sont majoritairement des hommes.
Dans le monde du travail elles sont toujours moins payées, souvent exclues des places d’un haut niveau de responsabilité, elles passent après les hommes pour obtenir un travail, subissent le harcèlement sexuel, des pressions de la société pour écourter leur carrière pour fonder une famille et s’en occuper...
Partout les femmes de toutes origines ethniques, de toutes classes sociales, de tous pays sont victimes de discriminations, de violences : pauvreté, harcèlement moral et/ou sexuel, refus de scolarisation, mariages et grossesses imposés, coups, viols, sévices et mutilations sexuels, etc., marchandisation et exploitation des corps (prostitution, pornographie, génocides).
Les femmes représentent la moitié de l’humanité mais sont considérées comme une minorité. Elles réaliseraient les deux tiers des travaux de la planète, ne gagneraient qu’un vingtième des revenus mondiaux et ne posséderaient qu’1/100 des biens mondiaux.
De même que le patriarcat impose une hiérarchisation entre les sexes, il maintient aussi une hiérarchie des sexualités. Quant à ce qu’on appelle aujourd’hui les minorités sexuelles, elles sont elles aussi victimes du système patriarcal. Partout dans le monde s’affirmer lesbiennes, gays, transexuel.le.s, bisexuel.le.s, c’est toujours s’exposer au danger : dans certains pays cela équivaut à la peine de mort, ailleurs dans nos démocraties, ce sont les fachos du coin ou quelques citoyen.ne.s de base qui peuvent se charger de l’agression verbale, physique. Il y a presque toujours le risque d’être discriminé.e, insulté.e, battu.e, violé.e, torturé.e, assassiné.e. L’homophobie entraîne la peur de l’autre, de la différence. C’est le refuge dans le rejet violent et une domination.
Comme la xénophobie, le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie est une manifestation du pouvoir qui consiste à désigner l’autre sortant de la norme comme inférieur et /ou anormal, déviant, immoral, malade mental, dangereux. L’homophobie comme le sexisme est institutionnalisée à tous les niveaux, elle est aussi intériorisée par chacun.e.
Dans la hiérarchisation des pratiques sexuelles plaçant l’hétérosexualité au sommet, au rang du naturel, l’homophobie sert alors de moyen utile pour marquer les composantes nécessaires du régime binaire des sexualités, excluant non seulement les homosexuel.le.s mais aussi tou.te.s ceux/celles qui ne correspondent pas à l’ordre établi des genres (masculin/féminin) : travestis, transsexuel.le.s, bisexuel.le.s, femmes ayant une forte personnalité, hommes précieux, délicats, etc ;
Dans les milieux de gauche et révolutionnaires, il est encore d’usage de diminuer, de caricaturer, d’insulter son adversaire politique en le ravalant (selon l’hétéronorme) au rang de femme facile (« salope »), d’objet sexuel passif (être passif dans l’acte sexuel c’est toujours être inférieur : « on va les niquer »), d’homo (« pédé », « enculé », « tarlouzes », etc.). Ce processus atteint souvent son paroxysme dans les manifestations antifascistes pendant lesquelles les différentes parties arrivent à s’insulter en puisant dans la même poubelle, au point où l’on ne sait plus au final à qui l’on a affaire.
Pour un anarchisme pragmatique et convivial
Notre anarchisme n’est pas un anarchisme d’appartenance mais un anarchisme d’actes. Dans la mesure du possible, nous pensons qu’il est important d’être cohérent, d’accorder ses idées, ses idéaux à sa façon de vivre et de se comporter. Essayer de ne pas reproduire autour de soi des schémas de domination est essentiel. Notre groupe libertaire doit être un lieu d’expérimentation anarchiste permanent, notamment en ce qui concerne la communication et les relations interpersonnelles.
Les débats doivent être par exemple facilités : respect de la parole de l’autre, éviter de couper ou de monopoliser la parole, tour de parole, etc. doivent pas se réduire à des bordées de jugements catégoriques sans explications ( « C’est nul », « C’est bourgeois », etc.). Les insultes, les intimidations et évidemment les violences physiques entre camarades ne sont pas acceptables et équivalent, s’il n’y a pas eu de réparations ni d’excuses, à un renvoi de l’organisation.
Il est important de faire l’expérience de ce qui est possible aujourd'hui. Il faut essayer le plus possible d’articuler nos idées, notre militantisme revendicatif, avec des expériences pratiques diverses et variées selon les possibilités de chacun.e : investissement personnel dans certains syndicats, des collectifs, des associations, des expériences alternatives culturelles, politiques, économiques : SEL (système d’échange local), systèmes d’échanges de savoir, squats, coopératives, zones autonomes temporaires, des journaux, jardins communautaires, choix d’une nourriture saine respectueuse de l’environnement, choix du végétarisme, apprentissage de l’espéranto ou d’une langue étrangère, etc. Même si la triste réalité quotidienne nous impose de difficiles compromis, il faut tenter de s’organiser maintenant au moins provisoirement au plus près de la société que nous souhaitons, de nous comporter et de vivre aujourd’hui en adéquation avec notre idéal. »
Groupe libertaire Jes Futuro - Lannion - 28 août 2006
- SOURCE : Anarchisme et non-violence