★ L’anarchisme au quotidien vu par deux femmes ordinaires

Publié le par Socialisme libertaire

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" On imagine que les anarchistes se promènent une bombe dans la poche et sont prêts à faire sauter les banques et les entreprises au nom de la liberté et du chaos pour aller plus vite à la Révolution et renverser l’État. Les médias contribuent d’ailleurs à renforcer cette vision romantique et caricaturale. Mais, loin des théories et des grands textes que nous ne connaissons pas forcément, nous préférons nous demander comment dans notre vie quotidienne, avec nos amis, en famille ou au travail, donner du sens à nos convictions, en essayant de pratiquer le plus simplement possible les idéaux de l’anarchisme. 


Pour nous, ce qui nous intéresse dans les grands principes de l’anarchisme, c’est : 

- le refus de l’autorité et de toute idée de hiérarchie ou de coercition.

- le désir d’arriver à l’épanouissement de chacunE dans le respect des singularités et des libertés d’autrui.

Cet article ne prétend pas dresser de liste exhaustive d’actes à mettre en pratique, ni donner de leçons à quiconque, mais nous a aidées à échanger nos réflexions sur nos idées et un idéal de vie vers lequel nous aimerions tendre.

A la maison

Pour nous, personne n’a le pouvoir sur personne : dans le couple, dans les rapports parents/enfants, enfants entre eux, et filles/garçons.

Cela se traduit par le partage des tâches, des responsabilités, et tous les avis ont la même valeur.

Nous souhaitons abolir le patriarcat et toute forme de violence ou d’abus de pouvoir : celui ou celle qui dispose d’une plus grande force physique, et gagne parfois un salaire plus régulier ou plus important n’a pas plus de poids dans la maison que son (sa) partenaire .

Les parents, quel que soit leur sexe, ont le droit de s’occuper de leur enfant sans tenir compte des rôles déterminés par la société, et doivent respecter les affinités et les goûts de leurs enfants sans chercher à leur imposer les leurs ni des orientations qu’ils souhaitent leur voir prendre ; ce qu’ils visent, c’est l’épanouissement de leurs enfants. Ils aideront leurs enfants à se réaliser et à trouver leur propre chemin. L’école doit être pour eux un lieu d’enrichissement social, culturel et intellectuel, et non uniquement une préparation à leur future vie d’esclave pour le compte de la société.

Chacun(e) a le droit d’aimer qui bon lui semble et de s’organiser ou non en famille, et la famille ne doit pas forcément correspondre à une vision stéréotypée .

Nous essayons de respecter les mêmes principes dans notre vie sociale : respect de l’autre et de sa singularité, refus de prendre le pouvoir ou de le subir, rejet de l’humiliation.
La notion de respect est élargie à notre environnement, à la nature, aux animaux : ce qui se traduit dans notre pratique du jardinage, de l’élevage et dans notre relation avec nos animaux familiers par un refus de la violence et des produits destructeurs comme les herbicides, pesticides, fongicides, engrais chimiques etc.

Au travail

L’idéal serait de construire un monde sans hiérarchie, et sans exploitation d’autrui, que ce soit au niveau du salaire, ou sur le temps de travail. Il y a déjà quelques expériences de travail coopératif : égalité des salaires, rotation des tâches, temps de travail limité pour avoir le temps de s’épanouir autrement pour ceux qui le souhaitent. Chacun est responsable à son niveau et tout le monde a son mot à dire dans l’entreprise grâce à une direction collégiale.

Dans la vie de tous les jours, et dans l’état actuel des choses, cela ne s’applique pas encore ou alors seulement à une faible échelle. Mais nous pouvons commencer à changer les choses, en décidant de refuser cette société capitaliste : en fondant notre propre coopérative, ou d’autres entreprises sur un mode autogéré, ou en sortant des circuits traditionnels par la décroissance par exemple. Si on n’est pas prêt à se lancer et qu’on travaille dans une entreprise traditionnelle, on peut se syndiquer pour lutter contre les abus de pouvoir si on en subit, et refuser d’abuser de son pouvoir sur autrui si on en dispose.

Il nous semble que l’énonciation de ces idées conduit à un idéal de vie vers lequel tendent beaucoup d’êtres humains désireux de s’épanouir sans que cela nuise à quiconque.

Si vous vous reconnaissez au moins en partie dans nos pratiques, c’est que vous êtes peut-être déjà un peu anarchiste sans le savoir ! "

 

★ L’anarchisme au quotidien vu par deux femmes ordinaires
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