★ Déchéance de nationalité et racisme d’état d’urgence

Publié le par Socialisme libertaire

Prise de vue du cortège AL-CGA-CNT à Lyon, le 6 février 2016.
Prise de vue du cortège AL-CGA-CNT à Lyon, le 6 février 2016.

Revendication phare du FN, reprise sans complexe par Hollande et Valls, la déchéance de la nationalité est au cœur des débats politiques et médiatiques. Mais, en souhaitant appliquer cette idée inepte et inefficace, le gouvernement veut détourner l’attention pour, par ailleurs, appliquer des mesures bien plus concrètes.

Pour éviter, sans doute, d’être taxé de raciste et d’appliquer le programme du FN, Hollande et son gouvernement ont envisagé à un moment d’étendre la déchéance de la nationalité à toutes et tous les Français, faisant fi des accords internationaux interdisant de « créer » des apatrides.

Il est clair qu’en élargissant cette déchéance de la nationalité à toutes et tous les « Français » on aurait pu se demander ce qu’il pouvait advenir des militants et militantes basques poursuivi-e-s avec acharnement par la justice de l’État français et de l’État espagnol, aux sympathisants et sympathisantes du PKK, aux militants et militantes de Tarnac accusé-e-s de terrorisme et plus largement aux révolutionnaires en proie à une répression policière particulièrement violente depuis l’instauration de l’état d’urgence.

Mais, rapidement, le gouvernement est revenu sur ses propositions et a décidé de limiter aux binationaux la déchéance de la nationalité après condamnation pour des actes terroristes. Cette mesure crée, de fait, différentes catégories dans la citoyenneté française. Les bons Français et Françaises, nés de parents français, et les mauvais Français et Françaises né-e-s de parents étrangers et ayant fait le choix de conserver une double nationalité.

En ciblant cette partie de la population, le gouvernement s’est clairement attaqué à une partie de cette dernière. Jamais les cas de Franco-Allemands, de Franco-Anglais n’ont été évoqués dans les médias, mais bien ceux de Franco-Algériens, Franco-Marocains, etc. Les populations issues de l’immigration nord-africaine sont une nouvelle fois les premières cibles du pouvoir. Et pour les fils et filles d’immigré-e-s ayant la seule nationalité française, le racisme d’État monte encore d’un cran et va légitimer d’autant plus les contrôles au faciès, les violences policières et les discriminations. [...]


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