Manuel de soumission pour les femmes de Daesh

Publié le par Socialisme libertaire


Les femmes sont faites pour rester au foyer, sous la domination des hommes. Elles peuvent être mariées dès 9 ans. La Quiliam Foundation, un think tank britannique de « contre-extrémisme », vient de publier la traduction, en anglais, d’un manifeste consacré au « rôle des femmes dans l’Etat islamique ».

Un document précise, s’il en était besoin, le rôle des femmes dans l’autoproclamé Etat islamique en Syrie et en Irak. Leur « fonction fondamentale » : être au service des hommes.

Ce document de propagande est attribué à la brigade Al-Khanssaa, un groupe féminin de Daech opérant en Irak. Il est destiné à recruter des femmes de pays étrangers. Le texte s’en prend au mode de vie occidental, qui dévirilise les hommes, mais semble surtout s’adresser aux femmes d’Arabie Saoudite qu’il enjoint à rejoindre le jihad en Irak et en Syrie. Car l’Arabie Saoudite est un Etat « occidentalisé », où les femmes sont soumises à la « barbarie » : pour preuve, elles peuvent côtoyer les hommes dans des lieux publics.

En une trentaine de pages, ce manifeste entend expliquer aux femmes quel doit être leur rôle dans l’Etat islamique. Il rappelle que « l’Islam a donné à l’homme un rôle de domination ». La femme doit lui obéir. Dieu a ordonné aux femmes « une existence sédentaire ». Leur « fonction fondamentale » est « à la maison ». Elles doivent « rester cachées et voilées ». Le texte souligne aussi que les filles peuvent être mariées dès l’âge de 9 ans, les « plus pures » le seront à 16 ou 17 ans.

Le texte assure que les femmes doivent avoir accès à l’éducation, elles ne doivent pas être « illettrées ou ignorantes ». Mais c’est un parcours éducatif a minima : de 7 ans à 15 ans au plus tard. Et pour apprendre la religion et ce qui compte pour une femme au foyer : coudre, cuisinier, s’occuper des enfants…

Si les femmes doivent être sédentaires et cachées, le document admet tout de même trois exceptions qui les autorisent à sortir du foyer : pour étudier la religion ; pour être docteur ou professeur, « mais en respectant strictement les règles de la Charia » ; et pour pratiquer le jihad.

Certes, « il existe des brigades féminines opérant en Irak et en Syrie et, dans certaines circonstances, des femmes peuvent être appelées à combattre ». Mais c’est loin d’être le rôle premier qui leur est confié, souligne la Quiliam Foundation. « Tout au long du manifeste, l’accent est mis sur la maternité et le soutien de famille – en ce sens, Daech ne se distingue pas des autres groupes djihadistes. Il est fondamentalement misogyne ».

Le nombre de femmes qui se rendent en Irak et en Syrie auprès de Daech est particulièrement élevé. Si des statistiques précises sont impossibles à établir, certaines évaluent à 550 le nombre de femmes sur 3000 « combattants » étrangers ayant rejoint l’autoproclamé Etat islamique.

Une récente étude (en anglais aussi), menée par l’Institute for Strategic Dialogue à partir de témoignages publiés sur les réseaux sociaux, recoupe le document édité par la Quiliam Foundation. « Leurs mouvements hors de la maison sont restreints », notent les auteurs. Les femmes évoquent le rôle de maîtresse de maison qui leur est dévolu. Elles doivent « être des épouses vertueuses et élever des enfants vertueux ». Certaines expriment aussi leur volonté de participer à la construction d’un état islamique « en tant que mères, enseignantes ou infirmières ».

Un statut inférieur, mais précisément défini pour les femmes, en soutien des combattants. C’est ce qui peut expliquer, notent les chercheurs, « pourquoi les femmes sont si nombreuses dans ce flux, comparativement aux précédentes tendances de migration vers des conflits comme l’Afghanistan, les Balkans, la Somalie ou l’Irak ».
 

Women of the Islamic State : A manifesto on women by the Al-Khanssaa Brigade

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