★ Les conséquences d’un certain progrès

Publié le par Socialisme libertaire

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« Le changement climatique est un produit du système techno-scientifique-industriel : deux siècles de développement technologique et de « progrès » ont été suffisants pour nous conduire à l’abîme et à la dévastation sociale et environnementale à laquelle nous sommes confrontés. La désertification de la planète, la modification climatique, l’extermination de milliers d’espèces animales et végétales, l’exposition continue à faibles doses mais mortelles aux produits chimiques auxquels nous sommes soumis, la contamination et l’anéantissement à terme des rivières, des mers, des forêts et de l’air etc… sont les conséquences du développement technologique et du « progrès ». 

Le système technologique industriel a besoin de sources d’énergie pour pouvoir continuer à fonctionner, afin de continuer à maintenir la production industrielle et le mouvement continu des marchandises. La logique techno-industrielle a besoin de la production continue d’énergie avec un seul but: continuer à produire des milliers de produits inutiles qui nous rendent dépendants de leur monde artificiel et commercialiser tous les aspects de nos vies (relations, alimentation, santé…) Sans la production d’énergie industrielle, le système s’arrête. Il en a besoin. Le monde tourne autour de lui: guerres, dévastation environnementale, économie… Cette production d’énergie industrielle avec le monde qui en a besoin (une société « totalitaire » avec des relations sociales médiatisées par la technologie, gérée par la caste techno- scientifique), est responsable du changement climatique. Pour produire de l’énergie, la dévastation de la nature est nécessaire, avec toutes les implications que cela implique, un monde autoritaire est nécessaire où d’autres prendront des décisions pour nous. Un monde qui nécessite une croissance infinie sur une planète qui est réellement finie est nécessaire.

Les mouvements environnementaux et la gauche influencent continuellement l’opinion dans le fait de blâmer uniquement les combustibles fossiles pour toutes les catastrophes environnementales. Les combustibles fossiles dévastent effectivement la planète, mais ils ne sont pas la seule raison, car toute forme d’énergie produite industriellement, appelée verte ou durable, est la perpétuation de ce système techno-industriel qui poursuit le contrôle et l’exploitation de tout ce qui est vivant pour transformer tout en marchandise, donc en profits.

Les énergies renouvelables détruiront le monde naturel avec autant de certitude que n’importe quelle entreprise pétrolière (d’ailleurs en général, les entreprises d’énergie renouvelable sont entre les mains d’entreprises ayant des intérêts dans l’industrie pétrolière), les énergies dites vertes ou durables doivent également être extraites (dévastation de nature) des minéraux/minerais nécessaires à la construction de ces machines « magiques » pour la production d’énergie en versant parfois du mercure et du plomb dans les rivières et les terres. L’énergie durable produit aussi des déchets radioactifs et cancérigènes avec ses éoliennes ; ceux qui vivent autour des parcs éoliens à la campagne n’ont pas beaucoup plus de chance que ceux qui vivent en ville avec le bruit et le tout- automobile. Il n’y a pas de solutions industrielles ou technologiques pour le mécanisme de la mort de la société industrielle qui dévore la planète. L’Assemblée nationale, le Sénat ou toute autre institution d’État ne peuvent pas non plus arrêter cette dévastation, car leur seule fonction est de maintenir un environnement suffisamment habitable pour que la population puisse continuer à répondre de manière optimale et efficace aux exigences de la société techno-industrielle. L’État et la techno-science nous proposeront des solutions: peut-être un patch qui nous fera « vivre » encore quelques années entourés de prothèses technologiques (puisque notre corps est détruit par la vie industrielle) tandis que aliénés nous pensons à nous sauver de la catastrophe, oubliant que la catastrophe est le système. Peut-être que le rêve technoscientifique du transhumanisme se réalise et que nous pourrons devenir des hommes-machines et vivre dans l’écologie techno de la ville intelligente, où tout est programmé, de notre corps à nos désirs…

La propagande de gauche qui défend le projet technoscientifique, parle de l’ère de la fin du pétrole comme de l’effondrement du capitalisme. Sans aucun doute, ce qui va arriver, c’est que nos vies (de la nourriture à la santé) seront de plus en plus entre les mains de spécialistes, technocrates, scientifiques et bureaucrates, s’éloignant de nos rêves de liberté et d’autonomie. Mais le système n’échouera pas ni ne s’effondrera par manque de pétrole. Il existe de multiples développements technoscientifiques qui le remplaceront. Face à la dévastation de nos vies et de la planète, nous n’avons que la prise de conscience et le combat. Une lutte contre toutes les formes de domination, pour lutter contre les réformes qui ne font que perpétuer la nocivité existante. Parce que nous ne voulons pas que d’un monde avec plus d’espaces verts et de voitures électriques, nous voulons un monde libre, un monde où nous pouvons vivre et vivre sans aucune médiation autoritaire, pour une société sans classes ni Etat, avec une réelle égalité économique et sociale. »

Ti Wi (GLJD)
 

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