★ La révolte des canuts

★ Une petite introduction sur la Révolte des Canuts.  
 

« Cette révolte est la première contre l’industrialisation et se manifeste par une volonté d’obtenir de meilleure condition de vie et de travail. Les canuts sont des tisseurs de soie à Lyon. Ils veulent principalement une hausse des salaires pour des meilleurs condition de vie car le capital étant détenue par les propriétaires qui ne donne que le minimum vitale en salaires. De plus, ils se battent contre cette industrialisation car les machines remplacent l’Homme et c’est leurs seul “gagne-pain” essentiel donc ils veulent défendre cette cause pour leurs “survies”. Dépossédés d’un savoir-faire et ravalés au simple rang de force de travail, ils s’organisent en vue de contester le nouvel ordre social qui s’instaure à leur détriment. Il y a eu plusieurs soulèvement: en 1831, 1834 et 1848 des canuts.

Les conditions de vie des canuts ne sont pas toujours faciles : soumis aux lois du marché, de l’offre et de la demande, leur situation est souvent précaire. Un métier coûte cher à monter et à entretenir, il y a les compagnons à payer, les dates de livraisons à respecter, et les journées de travail sont souvent très longues : de quatorze à dix-huit heures par jour, voire davantage lorsqu’il s’agit de livrer une commande à temps. En temps normal, les canuts ont deux jours de repos par semaine. Le travail est payé, non à la journée, mais à la pièce.

L’origine des crises : les patrons tentent d’instaurer une mise en concurrence entre les différents chef d’atelier pour faire baisser le tarif à la pièce. Mais ces dernières et leur camarades s’opposent aux tarifs de plus en plus misérables et s’organisent. Les canuts font appel au préfet du département, Louis Bouvier-Dumolard est obtiennent qu’une commission fixe le tarif minimum à la pièce. Le refus d’appliquer ce tarif par une partie des patrons, pour prétexte de concurrence internationale et des contraintes du marché, poussé les ouvriers et ouvrières de la soie à se mettre en grève le 20 novembre. Le lendemain, la garde nationale tire sur les grévistes dans la Croix-Rousse.

Le 22 novembre, près de 350 ouvriers des quartiers de la Guillotière et des Brotteaux portent secours aux canuts de la Croix-Rousse, rejoints par une grande partie de la garde nationale composée de citoyens issus de famille ouvrière. La bataille fait rage, les armureries sont pillés et les barricades construites. Le drapeau noir est levé signe du deuil, avec l’inscription: “Vivre en travaillant ou mourir en combattant” flotte sur la ville. Les victimes sont de tous âges et beaucoup d’enfants de 14 à 18 ans. On compte 69 morts chez les insurgés. Les militaires dénombrent plus de 100 morts et 263 blessés.

Les travailleurs de Lyon deviennent les nouveaux chefs des faubourgs et de la ville. L’hôtel de ville est occupé par les émeutiers qui constituent un comité insurrectionnel. Lyon est sans gouvernement !

Mais les canuts ne sachant exploiter leur victoire et sans programme, ceci va permettre aux autorités de reprendre rapidement le contrôle grâce à des fausses promesses et la révision du tarif.

Même si cette révolte de 1831 fut un échec, il n’empêchera pas que des leçons furent en tirer pour les anarchistes et les ouvriers, qui organiseront plus tard des syndicats et des associations mutualistes qui permirent à Lyon de se révolter encore et plus efficacement. »
 

• SOURCE :  Anarchisme Avenir