★ Critique du patriarcat dans le mouvement anarchiste

Publié le par Socialisme libertaire

Féminisme Anarchisme

 

Critique du patriarcat dans le mouvement anarchiste par Hélène Hernandez. 
(Le patriarcat comparé et les institutions américaines, Chambéry, avril 2007). 


« L’histoire du féminisme est ancienne et riche. Si l’adjectif féministe ne s’impose qu’en 1882 en France, les féministes ont été les filles de Christine de Pisan (avocate de la dignité et de la valeur des femmes), de Marie de Gournay (qui plaida, au nom de la raison, de l’égalité des sexes), d’Olympe de Gouges (qui proclama en 1791 une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne), de Théroigne de Méricourt (qui déclara en 1792 : « Brisons nos fers, il est temps enfin que les femmes sortent de leur honteuse nullité, où l’ignorance, l’orgueil et l’injustice des hommes les tiennent asservies depuis longtemps »), de Flora Tristan (figure d’un socialisme engagé, prônant une solidarité internationale entre les sexes et l’autoorganisation des « femmes libres »), de Jeanne Deroin (essayant en vain de se présenter aux législatives de 1849), de Maria Deraisme (cofondatrice avec Léon Richer de l’Association pour le droit des femmes) mais aussi de Poullain de la Barre (qui démonta le discours misogyne, l’assignant au préjugé et caractérisant la subordination des femmes comme instituée dans « De l’égalité des deux sexes » en 1673), de Condorcet (défenseur de l’admission des femmes au droit de cité en 1790), de Charles Fourier (rêveur de l’harmonieuse cité future)… et de plein d’autres. Autant de protestations sans cesse réitérées et rarement entendues, comme l’évoque Christine Bard dans Les filles de Marianne [1995]. Le féminisme n’est ni une doctrine figée ni un mouvement monolithique. La naissance du mot dans son acception moderne date de 1872, année où Alexandre Dumas fils l’adopte dans l’Homme-Femme en le détournant de son emploi médical qui désigne « l’aspect d’un individu mâle présentant certains caractères secondaires du sexe féminin ». Le premier congrès féministe français se tient à Paris en 1902.

Mais si le xviiie siècle se termine en brisant tout espoir de révolution, l’idéal de liberté devait renaître le siècle suivant, y compris chez les femmes. Des quarante-huitardes qui réclamaient le droit de citoyenneté à Hubertine Auclert qui, la première, se proclame féministe en 1882, des plumes ont laissé des traces comme Charles Fourier, le précurseur du féminisme [Debu-Bridel, 1937], Flora Tristan ou George Sand. À partir de cette période, le féminisme rend compte de la prise de conscience des inégalités entre les sexes, inégalités socialement construites, et de la volonté d’émancipation des femmes, de l’aspiration à l’égalité sociale, politique, économique et morale, de l’impérieuse nécessité de sortir de cette notion de nature qui fait des femmes des choses ou des bêtes. Mais, dans le même temps, comme dans d’autres forces d’émancipation sociale, divers courants se forment.

Dans les premières années du XXe siècle, le féminisme recouvre des conceptions et des sensibilités opposées. Nous pouvons dégager trois grandes tendances qui accueillent elles-mêmes différents courants. Une avant-garde radicale, révolutionnaire, très minoritaire, revendique une égalité totale qui implique de profonds bouleversements des rôles sexuels. Une tendance réformiste, majoritaire, représentée par les grandes associations féministes, milite pour l’amélioration progressive de la condition des femmes et concentre ses efforts sur les réformes juridiques. Une tendance modérée, essentiellement suffragiste et politiquement conservatrice, se constitue dans les années 1920. Ni de gauche, de droite ou du centre, ni individualiste ou relationnel : des féminismes, constituant un mouvement aux frontières perméables [BARD, 1995].

Du côté du mouvement libertaire, Louise Michel, Séverine, Nelly Roussel ou Emma Goldman apparaissent comme figures du féminisme anarchiste, étant tout autant anarchistes que féministes ou antimilitaristes : leur vie, leur militantisme, leurs propos en attestent. Elles participèrent, notamment comme oratrices, à diverses associations féministes et collaborèrent à maintes revues. Mais durs furent leurs combats pour se faire entendre de certains compagnons anarchistes : communards, proudhoniens ou kropotkiniens. « D’anciennes prostituées de la Commune n’étaient pas autorisées à travailler comme infirmières, dans les champs de bataille. Les Communards ne voulaient être soignés que par des mains “pudiques” » ! [REYNIERS, 1985]

Emma Goldman quitta le Congrès international anarchiste de Paris (1900) quand on l’empêcha de lire son texte sur la question du sexe, elle qui parcourra les États-Unis dans ses tournées de meetings sur le birth control, l’amour libre et l’égalité entre les hommes et les femmes, elle qui aida les prostituées.

Madeleine Pelletier, dans l’Encyclopédie anarchiste rappelle que : « Les anarchistes qui ne reconnaissent pas la valeur du suffrage universel, ne s’intéressent pas aux revendications politiques des femmes. Mais la société présente n’est pas l’anarchie, et il est naturel que les femmes éprises de justice et d’égalité, revendiquent le droit dans la société d’être ce que sont les hommes. »

Elles eurent à affronter dans le mouvement anarchiste les idées de Pierre-Joseph Proudhon qui apparaît non seulement misogyne mais stupide et odieux sur la question des femmes, dans un siècle certes empreint de morale victorienne, mais qui cherchait en France peu à peu à scolariser ses filles (1). Dans La Pornocratie ou les femmes dans les temps modernes, nous avons droit à quelques florilèges :

« La femme ne peut être que ménagère ou courtisane. »
« La femme est un joli animal, mais c’est un animal. Elle est avide de baisers comme la chèvre de sel. »
« Il faut absolument qu’un mari impose le respect à sa femme, et pour cela tous les moyens lui sont donnés : il a la force, la prévoyance, le travail, l’industrie. En aucune de ces choses, la femme ne saurait l’égaler. Le cœur de l’homme doit être plein de volupté de commander chez lui. Sans cela, l’homme disparaît. » [GROULT, 1993, 95-96]

Kropotkine, moins choquant, puisqu’il ne va pas comme Proudhon jusqu’à justifier le meurtre de sa femme pour adultère [GROULT, 1993, 96], impudicité, trahison, ivrognerie et débauche…, reproduit cependant la différenciation dans les tâches dévolues aux hommes et aux femmes quand il imagine la cuisine commune dans La Conquête du Pain :

Nous savons qu’il y a mille manières de cuire les pommes de terre, mais ce ne serait pas pire de les faire cuire dans une seule marmite pour 100 familles à la fois. Nous comprenons que la variété de la cuisine réside surtout dans le caractère individuel du raisonnement de chaque femme dans sa maison, la cuisson en commun d’un quintal de pommes de terre n’empêcherait pas chacune de l’assaisonner à sa manière. [GRANSAC, 1987]

D’autre part, dans la CGT révolutionnaire d’il y a cent dix ans, les syndicats discutaient âprement de la place des femmes dans le salariat. Au 4e Congrès de la CGT, en 1898, le syndicat des typographes intervint ainsi : « Le travail des femmes est une calamité, un mal social. Une femme entrée honnête et sage dans un atelier ne tarde pas à se dépraver, étant sans cesse en butte aux séductions des ouvriers qui l’entourent. »

En 1900, au 5 e Congrès de la CGT : « Tous les travailleurs sont d’accord pour reconnaître que l’introduction de la femme a été néfaste à la classe ouvrière, tant au point de vue moral et physique qu’au point de vue pécuniaire. » [GROULT, 1993, 154]

Les syndicalistes hommes réussirent même à faire des grèves pour empêcher les femmes de travailler. D’autres essaient de faire pression sur les maris : en 1913, Louis Couriau se voit radié de la CGT pour avoir « laissé » exercer à sa femme, Emma, la typographie et pour l’avoir « laissé » demander son adhésion au syndicat. « Ainsi à Lyon… dans cette grande cité illustrée de tant de révoltes ouvrières (…) il s’est trouvé 300 crétins pour barrer l’entrée du syndicat à une femme payée au même tarif qu’eux, écrit Emile Pouget. » [LISZEK, 1994, 109]

Même parmi les anarchistes, la question du travail des femmes et donc de leur émancipation de la dépendance vis-à-vis de leur père ou de leur mari, n’allait pas de soi : d’une part se jouait l’aubaine pour les patrons de faire baisser les salaires et d’autre part se posait le problème de la moralité mais sans jamais que les ouvriers hommes ne remettent en question leur propre comportement vis-à-vis des collègues femmes.

En revanche, certains comme Michel Bakounine ou Eugène Varlin furent les défenseurs des droits des femmes. Varlin s’opposa au sein de l’Association internationale des travailleurs (A.I.T.) à Genève en 1866, à une motion condamnant le travail salarié des femmes. En 1865, lors de la Conférence de l’A.I.T. à Londres, certains ne professaient-ils pas que : « La place des femmes est au foyer domestique, (…) la nature l’a faite nourrice et ménagère, ne la détournons pas de ces fonctions sociales pour la jeter hors de sa voie ; à l’homme, le labeur et l’étude des problèmes humains, à la femme, les soins de l’enfance et l’embellissement de l’intérieur du travailleur. » [GROULT, 1993, 152]

Mais c’est surtout dans le milieu des néo-malthusiens, autour de Paul Robin puis d’Eugène et Jeanne Humbert, qu’on retrouve le plus grand nombre d’anarchistes convaincus de la nécessité de rompre avec cette oppression spécifique et avec cette discrimination dégradante pour les femmes. Les néo-malthusiens estiment nécessaire de proportionner les naissances aux subsistances mais entendent développer une procréation réfléchie, consciente permettant ainsi une plus grande liberté et une plus grande dignité humaines. En dissociant la sexualité de la reproduction, ils refusaient de fournir de la chair à canon pour l’armée, de la chair à travail pour l’usine. Armand écrivait en 1911, dans Le Malthusien : « La fécondation irréfléchie ravale la femme au rang d’une pondeuse et fait de l’homme qui accepte les charges de la paternité une bête de somme. » [RONSIN, 1980, 167]

Les anarchistes groupés autour du Libertaire offrirent un accueil ouvert au néomalthusianisme dès 1900 : Antignac puis Sébastien Faure mais aussi Matha. Par contre, James Guillaume, Pierre Kropotkine, Elisée Reclus, Jean Grave ou Libertad restaient hostiles à la maternité consciente : le Congrès de Saint-Imier en 1877 prend nettement position. Quant aux anarchistes individualistes, Manuel Devaldès, Jean Marestan ou Lorulot, ils multipliaient les conférences néo-malthusiennes et organisaient des réseaux de vente de préservatifs.

Assez vite, toutefois, les syndicats se rallient au néo-malthusianisme au moment où l’anarcho-syndicalisme est la formation la plus importante de la CGT. Dans les bulletins, les journaux, aux Congrès, les questions de limitation des naissances y sont abordées. Yvetot, secrétaire de la Fédération des Bourses du Travail intervient même en 1904 contre la Bourse du Travail de Versailles qui voulait exclure le syndicat des coiffeurs pour avoir tenu une conférence néo-malthusienne. Mais si les anarcho-syndicalistes voient dans la maîtrise de la fécondité une possibilité de réduire la misère, les anarchistes individualistes envisagent une plus grande liberté individuelle tant pour la femme, liberté gagnée sur l’esclavage des maternités et sa dépendance à l’homme, que pour l’homme, liberté gagnée quant à la surexploitation que représentent les heures supplémentaires pour faire vivre sa progéniture.

Si les anarchistes, femmes ou hommes, dans leur engagement à éradiquer toute forme d’oppression et d’exploitation vis-à-vis des femmes, ont mis en place des réalisations concrètes (organisation de la résistance et de la vie quotidienne, éducation, bourse du travail, diffusion des moyens contraceptifs, …), c’est surtout en tant que propagandistes et théoriciens qu’ils ont marqué leur temps.

En Espagne, à tous points de vue, et donc y compris au niveau des femmes, c’est là que l’idéal libertaire a pu trouver une expression complète. Vingt mille femmes anarchistes, féministes se regroupent, en 1936, au sein de l’organisation Mujeres Libres pour lutter contre l’oppression spécifique des femmes, leur exploitation économique et leur ignorance maintenue autant par le capitalisme, le machisme que par la religion. Anarchistes, elles éprouveront l’impérieuse nécessité de s’organiser dans une organisation féministe non seulement pour pouvoir attirer de nombreuses femmes qui n’auraient pas rejoint d’emblée l’organisation mixte mais aussi pour pouvoir lutter efficacement contre leur oppression spécifique. Sans ce rassemblement de femmes anarchistes au sein de la révolution espagnole, les revendications des femmes auraient-elles pu émerger et donner naissance à autant de réalisations concrètes et mobiliser autant de femmes ? Elles revendiquent le droit à l’éducation, au travail, à l’amour libre. Elles organiseront des cours d’alphabétisation, de culture générale mais aussi de formations techniques professionnelles, mettront en place des crèches dans les usines et les quartiers, réclameront le salaire unique et lutteront contre toute forme de mariage. Elles légaliseront l’avortement le 25 décembre 1936 en Catalogne.

Leur combat pour leur émancipation, les femmes de Mujeres Libres voudront le porter au cœur du mouvement libertaire mais y trouvèrent de solides résistances. Au Plénum d’octobre 1938, Mujeres Libres présente un rapport afin de solliciter sa reconnaissance comme partie intégrante du mouvement libertaire : cette démarche fut repoussée car une organisation spécifiquement féminine serait pour le mouvement un élément de désunion et d’inégalité, et que cela aurait des conséquences négatives pour l’essor de la classe ouvrière.

Une façon d’avouer la hiérarchisation des terrains de lutte.

Les années 70 ont vu refleurir le mouvement des femmes à partir d’une recherche d’une libération sexuelle et d’une réappropriation du corps. À partir d’une histoire à inscrire dans le champ social, une mémoire à retrouver. Au-delà de ces revendications, d’autres relations furent re-questionnées : avec les autres femmes, avec les hommes, avec les enfants.

Poser la revendication d’un droit à l’avortement et à la contraception, c’est s’affirmer comme partenaire non dominé.e, c’est affirmer sa recherche de plaisir, c’est aussi ne plus être esclave de la fatalité des maternités et donc pouvoir sortir de la sphère familiale : s’inscrire dans le champ public par l’emploi, les sorties non accompagnées par Monsieur le père ou Monsieur le mari, y compris fréquenter des lieux jusque-là non mixtes comme le café ou la rue. Mais liberté surveillée tant que les hommes auront encore en tête que toute femme est « à prendre », tant qu’ils harcèleront et violeront.

Une génération de femmes s’est battue pour conquérir des droits : la suivante la méconnaît. Comment d’un mouvement si fort, en est-on arrivé à un backlash [FALUDI, 1993] ? Ce retour en arrière, c’est celui du fouet des résistances millénaires : il ne suffit pas de s’affirmer individu.e pour que toutes les violences installées, publiques et privées, institutionnalisées ou d’usage tombent d’un seul coup. Il est nécessaire aussi de poser la question du pouvoir : le pouvoir patriarcal, étatique, capitaliste et religieux. « Revient insidieusement, au détour de la désertification militante, l’ordre moral séculaire qui fait de la femme un bien commun, propriété des hommes ». [HERNANDEZ, 1993, 25]

Lors de la Rencontre internationale anarcha-féministe, le 2 mai 1992, à Paris, les féministes anarchistes réaffirmèrent leur combat féministe y compris dans le mouvement libertaire et la nécessité de repenser le rapport au politique :

Féminiser le mouvement libertaire en y apportant un autre regard, des pratiques différentes, complémentaires et par conséquent profondément égalitaires.
Anarchiser les pratiques féministes en refusant le totalitarisme de la sororité, en nommant les différences d’intérêts et donc d’objectifs des courants politiques traversant les mouvements de femmes. Rompre avec les réflexes partidaires propres à toute organisation fut-elle anarchiste. Nommer les différences, les fédérer, les sexualiser pour les révolutionner et donc les égaliser dans leur multiplicité
. [ROSELL, 1992].

À l’heure où il était prédit la fin du féminisme, des femmes continuent de lutter sur tous les continents tant les droits acquis ici ou là sont bien maigres. Des milliers de femmes se réveillent au Sud et à l’Est et s’organisent pour survivre. Les droits des femmes sont sans cesse remis en cause et cette dégradation touche aussi les hommes à court terme, les femmes étant bien souvent les premières victimes des restrictions de liberté (religion, guerre, viol, esclavage, mutilation, chômage, …) mais jamais les seules victimes. La critique du patriarcat dans la perspective anarchiste permet de dépasser des notions comme l’équité ou la parité pour envisager avec lucidité des combats à mener : celui de l’éducation, de l’information, de l’engagement, de la réflexion et non celui du quota à gagner ou de l’ennemi principal à abattre (2). Pour un projet de société où différence et égalité cessent de s’opposer et parce que la liberté ne sera jamais que radicale, ennemie du pouvoir, de la domination et du conformisme [de SEVE, 1985].

L’anarchisme proposant une organisation sociale, globale et combattant l’inégalité et l’injustice s’appuie sur le fédéralisme, la liberté, la solidarité et l’entraide. Dans ce cadre, le fédéralisme a pour objectif de garantir la non-hiérarchisation des luttes, refusant de différencier les luttes prioritaires au détriment de luttes secondaires dans lesquelles sont toujours rangées les questions féministes. Le projet global ne contredit pas non plus le fait des luttes spécifiques : antimilitarisme, anticléricalisme, écologie, féminisme, antipatriarcat,… Pas de hiérarchie suppose qu’il n’y ait pas de lutte entre les terrains d’action eux-mêmes : promouvoir une production s’affranchissant du salariat mais néfaste d’un point de vue écologique par exemple, ou instaurer un pouvoir dans le mouvement des femmes comme la tendance Psychanalyse et politique a pu le faire au sein du MLF. Entendons-nous bien, les luttes spécifiques s’interpénètrent donc, s’interfèrent dans le projet anarchiste mais elles nécessitent des modes d’action particuliers dans lesquels d’autres mouvements peuvent se retrouver. Ce va-et-vient entre luttes spécifiques et anarchie, en l’occurrence, le féminisme, est vital pour développer une conscience révolutionnaire.

Cet héritage diversifié et contradictoire au sein du mouvement anarchiste a laissé place à une critique féconde du patriarcat comme la critique de la religion ou la conception de l’individu.e au regard des conceptions familialistes et elle irrigue le mouvement féministe : celui-ci alimente les arguments sur le système prostitutionnel dans le mouvement anarchiste.

L’émission de Femmes libres sur Radio libertaire (3) est le témoin de ce type d’interactions. »
 

Notes

1. Le droit des filles à l’instruction primaire n’est acquis qu’en 1850 ; pour les garçons, la loi Guizot prévoyait dès 1833 la prise en charge par les pouvoirs publics de leur instruction. Les cours secondaires pour filles ne furent ouverts qu’en 1867 (loi Duruy) et l’enseignement ne fut unifié entre garçons et filles qu’en 1924 (décret Bérard). La mixité réelle des écoles ne fut réalisée que vers 1965.

2. En référence au texte de Christine DELPHY pour qui bien sûr, l’ennemi principal n’est ni l’homme ni les hommes mais un système patriarcal, à savoir un système d’exploitation et de domination.

3. Radio libertaire fut créé en 1981 sur la fréquence 89.4 MHz et a dès 1986, offert un créneau de 2 heures hebdomadaires pour une émission anarcha-féministe. Seule émission féministe existant depuis plus de 21 ans.
 

Bibliographie

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DEBU-BRIDEL J., Charles Fourier, précurseur du féminisme, La Française, 4 décembre 1937.

FALUDI S., Backlash, Des Femmes, 1993.

GRANSAC A., « L’anarcho-féminisme et la cuisine commune de Kropotkine », IRL, n° 75, décembre 1987-janvier 1988.

GROULT B., Cette mâle assurance, Albin Michel, 1993.

HERNANDEZ H., « Corps des femmes : enjeu pour l’ordre patriarcal et capitaliste », in Ordre moral, analyses et propositions anarchistes, Éd. du Monde libertaire, 1993.

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LISZEK S., Marie Guillot, de l’émancipation des femmes à celle du syndicalisme, L’Harmattan, 1994.

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PELLETIER M., « Féminisme », in Encyclopédie anarchiste, p. 806.

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